Et voici ce que tu cherchais, cher pépin !
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- Playlist musicale et podcasts d’un étudiant en droit 🎧
Lifestyle Il paraît que la musique adoucit les mœurs… Peut-être aussi l’angoisse permanente de l’étudiant en droit. Pour ce faire, Pamplemousse te propose deux playlists musicales et de podcasts qui t’accompagneront lors de ces prochaines semaines. Celles-ci n’ont certes pas été validées par la SACEM mais s’écoutent sans modération ! 🎧 Sommaire 🎧 Playlist n°1 – Les musiques idéales pour détendre un étudiant en droit 🎶 Playlist n°2 – Les podcasts juridiques, idéal pour revenir à nos moutons 🎶 Les Podcasts du Village de la justice 🎤 Les podcast de France Culture 🎙 Les entretiens, débats et interviews de Me Henri Leclerc ⚖️ « Juste un droit » le podcast de 20 Minutes 🎧 Les podcasts « Besoin de rien envie de droit » Playlist n°1 – Les musiques idéales pour détendre un étudiant en droit 🎧 Lorsque tu révises les matières suivantes : Droit constitutionnel : Douce France - Charles Trenet Droit pénal : Du Ferme - La Fouine Droit bancaire : Money Money Money - ABBA Droit du travail : L’international Droit de la famille : Mon fils ma bataille – Daniel Balavoine Droit des sociétés : Ma petite entreprise – Alain Baschung Droits et libertés fondamentaux : Think - Aretha Franklin Droit de l’Union Européenne : Goodbye my lover - James Blunt (une petite pensée pour nos anciens compagnons britanniques partis trop tôt) Le saviez-vous ? Il existe la profession de “juriste en droit de la musique”. Et ça rapporte pas mal (25 à 30k en tout début de carrière) Attention : écouter de la musique forte et avec des paroles augmente le risque de déconcentration de presque 80% Droit administratif : Heigh Ho ! - Blanche Neige et les sept nains (à écouter pendant la lecture de l’arrêt Conseil d’Etat, Assemblée, 27 octobre 1995, n°136727 – Commune de Morsang-Sur-Orge). Quelques heures avant le début des partiels : Je suis malade - Serge Lama Lorsque tu obtiens les résultats du semestre : C’est passé : I Feel Good - James Brown Direction les rattrapages : Seconde Chance - Dadju Lorsque tu t’apprêtes à commencer ton cas pratique du lendemain à 1h du matin : Eye of the Tiger - Survivor Lorsque tu essayes de t’adresser à l’administration de l’université : Help - Beatles + image d’album Lorsque tu arrives à la BU pour réaliser tes 245 fiches, cinq jours avant le début des examens : Deum Verum – Gregorian Chant Top 5 des techniques de relaxation pour les étudiants en droit TOP 10 des discours d’avocats à regarder quand on est droit Playlist n°2 – Les podcasts juridiques, idéal pour revenir à nos moutons Les Podcasts du Village de la justice : 🎶Village de la Justice te propose différents podcasts abordant des thèmes bien particuliers tels que « les technologies du droit à l’épreuve du futur », « la proximité du droit » ou encore la notion « d’engagement » dans le domaine du droit. Certains de ces épisodes audio sont des reprises de conférences tandis que d’autres ont un format plus « classique ». Chacun d’entre eux dispose d’un synopsis afin de mieux cerner le thème abordé. La durée d’un épisode pouvant varier de 10 à 30 minutes, ces Podcasts peuvent être écoutés lors d’un trajet, sous la douche ou encore pour terminer sa journée. Les podcast de France Culture : 🎤 Cette plateforme de France Inter te permet d’accéder à une multitude de podcasts liant droit, justice et nouveautés. De quoi ne plus perdre une miette, un zeste, de notre actualité juridique ! Conseil d’écoute : « Dans quel état est le droit ». Le sujet est divisé en cinq épisodes et présenté, notamment, par François Sureau, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Les entretiens, débats et interviews de Me Henri Leclerc : 🎙 Avocat de renom et président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme, Me Henri Leclerc saura te faire frissonner par la réalité et la profondeur de ses propos. A titre d’exemple, l’avocat était l’invité du Grand Débat sur France Inter afin d’évoquer la commémoration du 75ème anniversaire de la libération des camps de concentration et d’extermination nazis. Il raconte « j’avais des amis à l’école, quand j’avais 8 ou 9 ans, qui portaient l’étoile jaune. Je ne comprenais pas, j’ai demandé à mes parents, et j’ai trouvé que c’était une injustice incroyable. Ils ont disparu, un jour. Je ne sais pas où ils sont allés ». « Juste un droit » le podcast de 20 Minutes : ⚖️ « Vous voulez un Whisky ? Juste un doigt… » Les premières secondes sont lancées, le ton est donné. Des Podcasts traitant de sujet divers et variés avec des invités spécialisés sur la question et n’exerçant pas tous dans la sphère du juridique, de quoi élargir les points de vue. Le ton est léger tout en restant accessible, le tout parsemé de références cinématographiques, musicales et j’en passe. De quoi aborder le droit et ses problématiques sans trop de pépins ! Les podcasts « Besoin de rien envie de droit » : 🎧 « Regarde, le jour de lève, dans la tendresse, sur la ville… ». Si tu t’attendais à une séquence karaoké avec Peter et Sloane, c’est loupé. Podcast présenté par l’avocate en droit de la propriété intellectuelle et du numérique, Clara Benyamin, Besoin de rien, envie de droit aborde des problématiques juridiques variées et quelque peu farfelues. D’une durée d’environ 40 minutes, chaque épisode s’écoute facilement. Coup de cœur pour des sujets tels que « Peut-on porter le bermuda au bureau » ou encore « Peut-on appeler son fils Gandalf ? ». Antoine Karr "Comment hacker sa L2 Droit ?" Top 8 des séries à voir quand tu es étudiant en droit 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOITE À OUTILS. ️💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [Vidéo] La justice n'est pas considérée comme prioritaire" A. Vey
Actualités Antoine Vey, l'un des avocats pénalistes les plus bankables de la place parisienne et associé à Eric Dupond-Moretti (avant que ce dernier ne devienne Garde des Sceaux l'été 2020), a accepté de répondre à nos questions sur les violences policières, l'IGPN et la santé de la justice. Et tout ne semble pas rose dans le système. Immersion 👨⚖️⚖️ Sommaire 👩⚖️ Faut-il supprimer l'IGPN ? L’IGPN est à la fois juge et partie, comment peut-elle être être crédible ? Soyons francs : faut-il supprimer l'IGPN ? Quel est le rôle des avocats dans ce débat sur les violences policières ? Marion Maréchal Le Pen a déclaré : « Je n’ai pas à excuser en tant que blanche » - faut-il s’excuser d’être blanc ? Si vous étiez Castaner, qu’est-ce que vous feriez ? Certains regrettent que les réseaux sociaux deviennent des tribunaux populaires... ⚖️ Sur la profession d'avocat 30% des avocats quittent la robe après 10 ans d'exercice, ça vous inspire quoi ? Quel est votre meilleur conseil à un étudiant ? Faut-il supprimer l'IGPN ? L’IGPN est à la fois juge et partie, comment peut-elle être être crédible ? 👩⚖️ Ce qui est un peu triste, c'est de ne pas être capable d'organiser par exemple des enquêtes sur la police qui ne soient pas réalisées par des policiers, qui ne soient pas, d'une certaine façon, instrumentalisées. Il y a un pouvoir des syndicats de police dans la communication qui est extrêmement fort. On est encore une fois dans un rapport de force qui tourne forcément envers ceux qui sont forts, c'est à dire les policiers. Soyons francs : faut-il supprimer l'IGPN ? 👮 C'est une vraie question parce que il faut le supprimer mais le remplacer par quelque chose de mieux. En réalité ce qui est dommageable avec l'IGPN, c'est que dans l'opinion, il est assimilé à la police. Et donc on pense que c'est la police qui enquête sur la police. De toute façon un enquêteur sera toujours un policier... Donc il faut peut-être le réformer, il faut peut-être le détacher... Objectivement, c'est compliqué après je n'ai jamais été moi très très convaincu des décisions de l'IGPN mais... je pense que dans l'IGPN, il y a des gens qui essayent vraiment de faire leur travail et que ce n'est pas facile quand on est policier d'enquêter sur des policiers. Quel est le rôle des avocats dans ce débat sur les violences policières ? 👩💼 Bah c'est déjà de porter la parole de ceux qui nous confient leur dossier et d'expliquer ce qui s'est passé pour essayer d'éclairer le juge et qu'il rende une vraie décision de justice. C'est ensuite de rappeler à l'opinion publique que les règles de droit ne sont pas forcément toujours faciles à comprendre mais elles ont toujours un intérêt à être respectées. ❤️ Recommandé pour vous : - Pack 20 Fiches. de révisions optimisées du Droit Pénal Général - "Concours de police : les conseils d'une commissaire et professeur de droit pénal" Marion Maréchal Le Pen a déclaré : « Je n’ai pas à excuser en tant que blanche » - faut-il s’excuser d’être blanc ? 👩 Non mais peut-être qu'il faut s'excuser d'être Marion Maréchal-Le Pen. Si vous étiez Castaner, qu’est-ce que vous feriez ? 👨 Alors je ne serais jamais Castaner en fait donc c'est impossible. Je peux pas, c'est comme Michael Jordan : c'est pas moi quoi ! 🏀 L'un des deux est un grand champion. Quel est le problème principal de la justice en France ? 🇫🇷 Contrairement à certaines autres démocraties, le droit et la justice n'est pas placé en priorité, on l'a vu pendant la crise du Covid-19 où on est capable d'aller faire nos courses au supermarché mais on n'est plus capable d'assurer des audiences. La justice n'est pas considérée comme un chantier prioritaire. Un pays dans lequel on ne peut plus faire confiance à l'appareil de l'État pour trancher des litiges, c'est déjà un pays qui ne va pas très bien. Quand on a 1% de PIB alors que les autres démocraties y consacrent 5 %, il y a effectivement pas de recette magique. __ Lire aussi l'Interview exclusive de Christiane Féral-Schuhl : “Quand on joue, il faut jouer gagnant” __ Certains regrettent que les réseaux sociaux deviennent des tribunaux populaires... 👩💻 Il y a une grosse responsabilité de ceux qui informent en fait. Heureusement que les gens peuvent avoir une opinion. Heureusement que les gens peuvent interagir, dire ce qu'ils pensent. La vraie question, c'est que de dire ce qu'on pense ça implique de savoir ce qu'on pense. Et il y a une facilité qui est prise par beaucoup de faire précéder l'opinion à l'analyse. Maintenant, c'est le rôle de l'éducation en fait. Éduquons, éduquons ! Il y a pas d'autres systèmes en fait sinon c'est le totalitarisme. Le jour où ça sera compliqué, c'est si une décision de justice est moins importante qu'un réseau social. Et c'est en train d'arriver en fait ! Il faut être très vigilant par rapport à ça. Moi j'ai rien contre l'idée d'une justice qui fait peur. Une justice dure mais une justice qui marche. Le problème, c'est quand vous avez une justice qui ne marche pas et qui est dure en plus. __ Regarder l'interview totalement folle de Bertrand Périer __ Sur la profession d'avocat 30% des avocats quittent la robe après 10 ans d'exercice, ça vous inspire quoi ? ⚖️ C'est pas non plus un objectif que 100 % d'une classe d'âge arrive à quelque chose. Ce qui compte c'est qu'en fait, il n'y ait pas de Mozart assassiné. C'est-à-dire que les gens qui travaillent et qui sont bons réussissent, ceux qu'ils le sont moins ne réussissent peut-être pas. Après je sais pas s'il y a une justice dans le barreau. J'espère que oui. J'en tire pas grand-chose en fait qu'il y ait 30% d'avocats qui quittent la robe. Il y en a qui deviennent directeur juridique, il y en qui font d'autres projets. Je sais pas si c'est la profession qui les expurge La profession d'avocat, elle vous offre le droit de rêver. En fait, vous rentrez au barreau, vous gagnez 500 balles mais vous avez le rêve d'un jour de gagner beaucoup d'argent vous avez une affaire de merde mais vous allez le rêve d'en avoir des très belles donc en fait ça un salarié, il l'a pas ! Quel est votre meilleur conseil à un étudiant ? 🎓 Pour être très original, je lui dirais de faire ce par quoi il est passionné parce que le jour où vous faites ce que vous aimez, vous n'avez plus l'impression de travailler. Merci Maître Merci la Team Pamplemousse ! Par Gustave Pépin 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOITE À OUTILS. ️💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [Interview] A. Thelliez « J’ai l’impression d’être Miss Météo »
Actualités La crise sanitaire et la fermeture des universités ont eu un fort impact sur la santé mentale et l’organisation des enseignants. Par ailleurs, ils n’ont pas été les seuls touchés par cette période. Pamplemousse Magazine a interviewé une enseignante d’université afin de recueillir son témoignage 📚. Sommaire : 😷 L’impact de la crise sanitaire sur le moral des enseignants 👩🎓 L’évolution des relations entre les enseignants et les étudiants 🏛 L’impact de la crise sanitaire sur l’université Du micro d'amphi au micro d'ordi 🎤 Bonjour Madame ! Pouvez-vous rapidement vous présenter ? Bonjour Pamplemousse ! Je suis Aude THELLIEZ, j’ai 46 ans et suis maman de trois enfants. Je suis titulaire d’un Master 1 Droit privé à l’Université Panthéon-Assas et d’un Master 2 Droit des contentieux public et privé à l’Université d’Evry-Val d’Essonne. J’enseigne depuis plus de vingt ans le droit social, le droit commercial ainsi que les procédures collectives en université ainsi qu’en BTS, IUT et IEA. L’impact de la crise sanitaire sur le moral des enseignants 😷 Comment avez-vous vécu ces douze derniers mois rythmés par le contexte sanitaire ? Dans un premier temps, je me suis sentie protégée. En effet je me suis dit que c’était une chance de pouvoir enseigner depuis son domicile afin de limiter les risques de contamination. Puis, un sentiment de solitude s’est installé. La transmission des connaissances, qui est l’essence même du métier de professeur, est de plus en plus difficile puisqu’il n’y a plus d’interaction. Le début d’année scolaire 2021 fut plus problématique, je n’en peux plus. Je suis seule face à un écran pendant sept heures par jour. Ce contexte ainsi que votre profession ont-ils eu un impact sur votre vie personnelle ? Oui, c’est évident. Ce qui pouvait apparaître comme une chance est maintenant devenu une contrainte. Je vois la différence avec mon conjoint qui a continué de se rendre sur son lieu de travail. Je crois que je suis devenue moins aimable à la maison ! Que pensez-vous de la fermeture des universités ainsi que des directives du Gouvernement concernant l’enseignement supérieur ? La décision initiale de fermer les universités a été prise puisque la population étudiante pouvait être porteuse du virus et asymptomatique. L’enseignement à distance sur le long terme est difficilement tenable pour un étudiant. Ce qui était justifié sanitairement il y a un an ne l’est plus actuellement. Il faudrait à nouveau mesurer les risques et bénéfices en prenant en compte l’état de santé des étudiants. À 20 ans, on n’est pas armé psychologiquement pour expérimenter un isolement ! ❤️ Recommandé pour vous : [ENQUÊTE] sur la santé mentale des étudiants en droit Je pense que le régime hybride (présentiel/distanciel) aurait dû être mis en place plus tôt. Il fallait maintenir un contact surtout pour l’année scolaire 2020/2021. Par le biais de mes enfants, j’ai également pu constater des problématiques liées à la mobilité internationale et aux programmes Erasmus. Les interactions avec les équipes administratives étaient de moindre qualité… Quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées ? D’abord les problématiques techniques et numériques (connexion, formation à l’utilisation des logiciels). Maintenir un lien pédagogique avec les étudiants fut également une difficulté. Enfin, ce n’est pas simple de conserver une bonne santé psychologique mais également physique. Vous êtes-vous remise en question ? Avez-vous modifié votre pédagogie ? Il y a eu une phase d’inconfort. J’ai dû m’adapter, apprendre à manier de nouveaux outils. Avec mes étudiants, je suis dans une forme d’interaction forcée. Je suis amenée à valoriser leur prise de parole et leur participation. C’est un système de carotte, chose que je n’avais jamais faite auparavant. J’ai l’impression de régresser, de les contraindre à s’investir… Je peux vous dire que quatre heures de Droit administratif c’est long pour eux mais également pour moi ! Avez-vous pensé à arrêter votre carrière de professeur afin d’élever des lamas dans la Cordillère des Andes ? Plutôt éleveuse de labradors chocolat ! Plus sérieusement, oui. J’ai été amenée à me poser la question de l’utilité de ma profession. Je n’ai plus l’impression de transmettre alors que c’est l’essence même de mon métier… J’ai même envisagé de repasser des concours que j’avais ratés il y a plusieurs années. Aimez-vous le pamplemousse ? Oui ! C’est rempli de vitamines et bon pour la digestion. Vive les agrumes, ils donnent du piquant ! ❤️ Recommandé pour vous : 5 techniques infaillibles anti-stress pour les étudiants en droit Top 5 des techniques de relaxation pour les étudiants en droit L’évolution des relations entre les enseignants et les étudiants 👩🎓 La situation vous a-t-elle rapprochée ou éloignée de vos étudiants ? Éloignée sauf très ponctuellement lorsque des élèves ont su formaliser leur appel au secours par rapport à leur situation personnelle. Pendant certaines visioconférences, j’avais l’impression d’être Évelyne Dhéliat présentant la météo face à des petites vignettes « Nom – Prénom ». Je me sentais très seule. Avez-vous ressenti une baisse de motivation chez eux ? Oui et pas uniquement chez les étudiants, chez les enseignants également ! Je comparerai ceci à un sportif de haut niveau qui arrête ses séances d'entraînement. Lorsqu’il doit s’y remettre, il éprouvera des difficultés et doit persévérer afin de réussir. Les périodes de confinement ainsi que ce contexte sanitaire ont mis à l’épreuve l’autodiscipline des étudiants. Ils ont perdu cette capacité de concentration sur la durée. Il y a également une perte de repères. Lors de la reprise des cours en demi groupe, un étudiant est parti au bout de deux heures de cours. Il était incapable de suivre plus longtemps mon exposé et de rester concentré. Avez-vous pris des nouvelles de vos étudiants ? Certains vous ont-ils écrit afin d’exprimer leur inquiétude ? À chaque début de cours, nous faisons un « quart d’heure psychologique ». J’essaye de savoir si le moral est toujours présent, s’ils éprouvent des difficultés. Je leur rappelle régulièrement que s’ils pleurent, s’énervent pour un rien, s’ils se sentent fragiles, ils ont la possibilité de se faire aider. Ils peuvent aller consulter afin d’extérioriser leur inquiétude ainsi que leur tristesse. C’est important de mettre des mots sur ces souffrances. Ressentez-vous une différence entre les étudiants en fonction de leur niveau d’étude ? Pour mes étudiants de licence, j’ai remarqué que plus ils sont jeunes et débutent leur cursus universitaire, plus ils se sentent perdus. C’est normal après tout ! Il faut avoir conscience qu’à la fin de cette année scolaire, une partie des L3 aura passé la moitié de leur enseignement à distance. C’est environ dix-huit mois ! Je ne sais pas si les niveaux et connaissances seront les mêmes. Je suis inquiète et dubitative. Je conseille aux élèves qui en ont la possibilité de continuer leurs études après la licence avant d’entrer sur le marché du travail. Mettez l’accent sur des capacités autres que les connaissances universitaires. Il n’y a pas que des hard skills, misez sur vos soft skills. Quels sont les trois conseils que vous pourriez donner aux étudiants afin d’être plus attentif durant les visioconférences ? ✅ Conseil 1 : Sortez de votre lit et mettez-vous à un bureau pour travailler. Suivre son cours sous sa couette, ce n’est pas top. Il faut se mettre en situation de travail. ✅ Conseil 2 : désactivez les notifications sur votre smartphone ou mettez-le en mode avion. Jouez le jeu de n’avoir qu’un seul écran ouvert sur votre ordinateur. Il faut s’autodiscipliner ! ✅ Conseil 3 : essayez de suivre les cours à plusieurs tout en respectant les gestes barrières. Cela permet de croiser les prises de notes tout en limitant l’isolement. Pour le Zoom du vendredi matin vous êtes plutôt tenue de travail ou pyjama ? À titre personnel, je tiens à rester professionnelle. Je m’habille donc comme si je donnais un cours dans les locaux de l’université. Pour les étudiants, ça m’est égal. On peut être confortablement vêtu chez soi. L’habit ne fait pas le moine, l’important c’est que le cerveau soit connecté ! Avez-vous un message à faire passer à un étudiant qui remet en question ses études et doute de son avenir ? Soyez rassuré : il est naturel de s’interroger ! C’est même sain de se questionner sur son avenir notamment lorsque l’on fait des études de droit. Accrochez-vous tant bien que mal, c’est normalement la dernière année particulière. L’année prochaine sera meilleure. J’en profite pour faire passer un message aux étudiants de Terminale. Il est possible d’opter pour un enseignement général du droit. C’est un outil très précieux et une découverte qui permet une bonne entrée en matière avant la L1. Quelle est la chose la plus improbable qu’il vous soit arrivée lors d’un cours en visioconférence ? Un étudiant a démarré sa visio pendant qu’il conduisait ! Je lui ai demandé de rentrer chez lui avant de commencer celle-ci. La sécurité au volant avant tout ! Autre anecdote, lorsqu’un étudiant a activé sa caméra, celui-ci était en train de rouler un joint. Note de Pamplemousse : il ressort de l’article L3421-1 du Code de la santé publique que l'usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende. ❤️ Consultez également : [ENQUÊTE] 70% des étudiants déclarent avoir perdu l'envie d'étudier L’impact de la crise sanitaire sur l’université 🏛 Vous êtes-vous sentie épaulée, entourée par l’équipe pédagogique ainsi que par vos collègues ? Au niveau administratif, il a fallu un temps d’adaptation. Nous avons été dans une situation où l’on ne faisait que subir les décisions et celles-ci n’ont cessé de varier. La ligne de visibilité était très courte, environ de 15 jours… J’enseigne dans différentes universités et j'ai remarqué une véritable hétérogénéité. Les mails que je recevais étaient essentiellement techniques et relatifs aux plateformes à utiliser. Toutefois, je n’ai eu aucune formation quant à l’utilisation de ces dernières. Aujourd’hui, je vois ceci comme un outil précieux qui permet de développer des choses plus ludiques. Avez-vous pris en compte le contexte sanitaire, la solitude ainsi que la détresse des étudiants dans l’élaboration des sujets d’examen ? Lorsque les examens se faisaient à distance, j’ai opté pour des cas pratiques afin de limiter le risque de triche. Les derniers examens ont été faits en présentiel. J’ai modifié mes sujets en rendant ceux-ci plus courts. Le nombre de chapitres abordés étant impacté, les sujets ont été simplifiés. C’était un véritable challenge pour dispenser l’intégralité du programme. Je l’ai adapté dans une optique de bienveillance. Estimez-vous que les étudiants des promotions actuelles méritent leurs diplômes ? Auront-ils moins de valeur selon vous ? C’est tout le contraire ! Les étudiants qui réussiront à résister à cette épreuve seront encore plus méritants que bien d’autres. Ils sont déterminés et autonomes. Être diplômé en cette période signifie de l’autodiscipline et ne pas perdre de vue ses objectifs. Je les félicite ! Il ne faut pas uniquement prendre en compte les acquis et notions académiques. Quel café est le meilleur ? Celui de la machine à café de l’université ou celui de votre domicile ? Celui de la maison, accompagné d’un petit carreau de chocolat ! Comment voyez-vous l’avenir des études universitaires ? Je pense que cette crise peut avoir un effet bénéfique notamment lorsque les universités seront amenées à fermer à nouveau leurs portes. Maintenant, on sait que l’on peut anticiper et facilement basculer au système de visioconférences en dehors des périodes de crise. Je crois en l’année 2022. Celle-ci sera meilleure et j’espère que l’on pourra à nouveau vivre normalement. Il faut retrouver cet équilibre entre la vie étudiante (cours, TD, partiels) et la distraction (soirées, voyages, sorties). Revenons vite à la vie d’avant, il faut que cette période ne soit qu’un mauvais souvenir. Le mot de la fin Ayez conscience que c’est également difficile pour vos enseignants. Nous sommes tous dans le même bateau ! La bienveillance doit s’opérer dans les deux sens… Antoine Karr 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOITE À OUTILS. ️💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [Interview] “Quand on joue, il faut jouer gagnant” - Féral-Schuhl
Actualités La Team Pamplemousse est allée à la rencontre de Christiane Féral-Schuhl, l’une des avocates les plus puissantes de France, ancienne présidente du Barreau de Paris et actuelle présidente du Conseil National des Barreaux. Pendant le confinement, elle s’est livrée pour nous dans une super interview ! 🎤 Sommaire 🏛 L’élection de Christiane Féral-Schuhl au barreau de Paris ⚖️ Les conseils étudiants de Me Christiane Féral-Schuhl 😃 La santé mentale des étudiants en droit vue par Me Christiane Féral-Schuhl 👩💼 La place de la femme dans le droit selon Christiane Féral-Schuhl 👨⚖️ Quel est le rôle du CNB ? ❓ Questions en vrac à Christiane Féral-Schuhl 😷 Quel a été le rôle du CNB dans la crise du Covid-19 ? 👩⚖️ Sur la profession d’avocat Pamplemousse : Bonjour Me Ferahl-Schul, nous sommes heureux de vous rencontrer ! L’élection de Christiane Féral-Schuhl au barreau de Paris 🏛 De quoi êtes-vous la plus fière jusqu’ici ? Chaque étape a été un nouveau challenge et chaque étape a été formidable. Mais si je dois en retenir un, je dirais sans doute mon élection au barreau de Paris, improbable. Pourquoi votre élection au barreau de Paris a-t-elle été improbable ? Parce que c'était sans doute téméraire de ma part que de me lancer dans cette élection. Preuve que le travail de fond et long-terme paye. J’étais allée à la rencontre de beaucoup de cabinets d'avocats, avec un travail de terrain, qui avait été très long, mais qui avait permis de faire passer pas mal de projets, d'idées et l'envie de changer. Quand on joue, il faut jouer gagnant ! Les conseils étudiants de Me Christiane Féral-Schuhl ⚖️ Pour réussir ses études de droit, quel est votre meilleur conseil aux étudiants ? Y croire et avoir l'envie. Pour moi, le moteur c'est l'envie. Je trouve que le droit est passionnant, c'est structurant, c'est partout et c'est un jeu. Il faut également que le côté ludique soit présent. Quelle est selon vous l’erreur qu’il ne faut surtout pas faire pour réussir ? Avoir un plan préétabli. Les plans à trois bandes ça ne marche jamais. Il faut savoir être ouvert aux opportunités. Il faut savoir saisir les opportunités et il faut savoir faire confiance aux événements, aux gens et aux belles rencontres que l'on fait. Car je suis sûre d'une chose, c'est que je ne pensais pas être présidente du Conseil National des Barreaux le jour où j'ai prêté serment. Donc pas de plan, juste être ouvert sur la vie et sur les opportunités. Que diriez-vous aux étudiants qui veulent faire avocat mais qui voient une profession tourmentée ? Je pense que chaque époque peut paraître tourmentée, je crois qu'il faut y croire. Je crois que la passion est un bon moteur. Je crois aussi qu'il faut être curieux et s’intéresser à des matières auxquelles les avocats ne s'intéressent pas suffisamment. Par exemple aujourd'hui, la cyber-sécurité et de la compliance sont des domaines qui ne sont pas du tout explorés. Il y a des pans entiers du droit qui ne sont pas du tout explorés par la profession. Donc il y a de la place, à condition de la faire toujours avec passion mais aussi avec curiosité. N’hésitez-pas à vous intéresser à de nouveaux domaines La santé mentale des étudiants en droit vue par Me Christiane Féral-Schuhl 😃 Beaucoup d’étudiants ont du mal à vivre leurs études, on l’a vu notamment pendant le confinement. Qu’aimeriez-vous leur dire ? Que ce n'est pas facile, c'est certain. Que l'isolement est toujours source d'idées sombres mais que aujourd'hui il y a des outils pour partager. Il y a FaceTime, il y a les réseaux, il y a la visio. Il faut savoir dégager soi-même de l'énergie. Toute approche de repli sur soi va vous renfermer alors que si on s'ouvre et si on se tourne vers les autres, si on donne aux autres, le retour va fonctionner. Donc il faut savoir s'ouvrir aux autres et dépasser ce sentiment d'isolement qui n'est pas propre à cette génération. Je pense que j'ai dû pleurer pendant mes études, il y a du avoir des moments de découragement mais on les surmonte toujours. ❤️ Recommandé pour vous : Les résultats de l’enquête sur la santé mentale des étudiants en droit Est-ce que les Universités ont un rôle à jouer dans le soutien psychologique des étudiants ? Les universités ont certainement un rôle à jouer. Pour m'être rendu il n'y a pas longtemps à l'université Paris 2, j'ai constaté que ça n'avait rien à voir avec les locaux extrêmement froids que j'ai pu connaître à mon époque. Donc les choses progressent. Vous avez des lieux de rencontre, des cafétérias. Vous avez des salles réservées aux étudiants. Il y a des choses qui se sont passées, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire mieux. Mais je pense encore une fois que pour aller mieux, il faut aller chercher cette énergie qu'on a en soi. Le fait de participer à un magazine, le Magazine Pamplemousse par exemple. Le fait de participer à un syndicat. Le fait de s'investir. Le fait de sortir des frontières qui vous sont proposées, ça apporte énormément. Je pense que c'est très important d'être dans l'engagement collectif et que c'est nourrissant, ça participe à cette ouverture aux autres. La place de la femme dans le droit selon Christiane Féral-Schuhl 👩💼 Vous avez été la 2e femme élue Bâtonnier de Paris et la première femme présidente du CNB. Où en est la place de la femme dans le monde du droit ? Elle progresse déjà mathématiquement dans la mesure où le nombre d'étudiantes en droit est majoritaire. 70% des promotions actuellement sont des promotions de femmes donc la place de la femme progresse. Elle est présente dans les métiers du droit que ce soit avocat, que ce soit magistrat, on les retrouve un petit peu partout. Ensuite nous avons fait passer un certain nombre de textes qui positionnent la femme à égalité. Par exemple, le système d'élection au Conseil de l'ordre où vous avez des binômes hommes/femmes. Le système d'élection au Conseil National des Barreaux qui fait que vous avez des listes paritaires, vous avez un homme et une femme sur les listes. Maintenant, proportionnellement, il y a encore très peu de femmes qui se positionnent dans les mandats électifs de manière générale. Trop peu en tout cas. Votre première décision comme bâtonnière de Paris (en 2012) a été d'autoriser la féminisation du titre. C’était important pour vous ? Oui ça me renvoyait à l'histoire de mon installation en tant qu’avocate. J'étais installée avec trois femmes. La première décision a été de partager le prix de la plaque d'avocat qui devait être posée - je me souviens encore du prix, 786 francs à l'époque, ce qui était une fortune pour moi - et il fallait qu'on se mette d'accord sur le contenu. Après moult discussions, elles voulaient qu'il y soit marqué nos noms par ordre alphabétique. Mais les termes “avocates à la cour" étaient interdits par notre règlement intérieur. Je n'avais aucune envie d'être en infraction. Finalement, quand j’ai reçu la plaque, il était bien inscrit "avocates à la cour". ❤️ Recommandé pour vous : Les Flashcards du Droit des Institutions Juridictionnelles Quel est le rôle du CNB ? 👨⚖️ En 2 mots, c’est quoi le CNB ? Et quelles sont ses missions principales ? Le Conseil National des Barreaux représente les 70 000 avocats de France et est le représentant de la profession dans les échanges avec les autorités gouvernementale, et donc les discussions avec les représentants vis-à-vis des autorités publiques. Nous sommes en charge de la formation des avocats à travers la France et tout ce qui est en lien avec les règles et usages de la profession. Nous émettons un certain nombre d'avis là-dessus. Nous nous chargeons aussi de la lutte contre les infractions au sein du périmètre du droit, donc c'est préserver, en résumé, l'exercice de la profession d'avocat dans le respect des règles qu'il nous appartient de faire évoluer et de défendre (voir le site du CNB). Comment vous en êtes arrivée à devenir présidente du CNB ? Les opportunités ! Comme je vous le disais, mais au sens positif du terme. Il y a eu deux éléments pour la présidence du Conseil National des Barreaux. D'abord le numérique dans la justice et les modes amiables de règlement des différends se profilaient dans le programme du président Macron. Or le numérique c'est ma spécialité depuis 30 ans et je suis médiatrice depuis plus de 20 ans. Donc c'était finalement pouvoir servir mes confrères sur deux domaines de ce qui pouvait conduire à une réforme de la justice. Il y a eu cette réforme de la justice et ma préoccupation est celle de toujours préserver l'humain dans la justice. Il me semblait que je pouvais réunir les compétences nécessaires pour servir mes confrères. Et je ne le regrette pas, je trouve que servir la profession est tout simplement une belle mission. Questions en vrac à Christiane Féral-Schuhl ❓ Les études de droit c’est du par coeur ? En partie. C’est de la passion Plus de 70% de femmes en droit, la faute à qui ? Aux hommes qui ne s’intéressent pas au droit. Ce n’est pas une faute, c’est un avantage Est-ce que vous nous conseillez de faire avocat ? Je ne choisirais pas d’autre métier Vous dites quoi aux pirates du droit ? Je dis que les avocats veillent Vous dites quoi au gouvernement ? Qu’il n’a pas compris le rôle des avocats et que nous pouvons être force de proposition. Qu’on aimerait que les avocats soient mieux considérés Quelle est la première chose que vous faites en vous levant ? Vérifier mon agenda Et en vous couchant ? Je pense au meilleur moment de ma journée. Il y a toujours un meilleur moment dans une journée et ce n’est pas toujours celui auquel on pense. C’est le meilleur moment de ma journée. Le média que vous lisez tous les jours ? La revue de presse du Conseil National des Barreaux Faut-il plus de sécurité au mépris des libertés ou la liberté sans sécurité ? Sans hésiter, les libertés, il ne faut pas oublier que l’avocat est une sentinelle des libertés. On ne sacrifie pas les libertés pour la sécurité. Une étude montre qu’il y a un plus grand nombre de psychopathes dans certaines professions. Les avocats en font partie. Vous en avez croisé des psychopathes dans la profession ? J’ai rencontré des avocats qui ont des égos plus développés que d’autres. Vous avez un livre à nous conseiller ? Moi j’ai beaucoup aimé le livre de Christiane Taubira, Nuit d’Epine. On commence, vous terminez : Moi ce qui me révolte dans la profession d’avocat C’est le fait de passer pour des nantis alors que beaucoup d’avocats sont engagés et travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Tant que je serai vivante, je Tant que je serais vivante je me dirais que c’est une chance d’être avocat Ce qu’il faut réformer dans la profession c’est… Il y a beaucoup de choses à réformer. Ce qu’il faut réformer dans la profession d’avocat c’est encore et toujours la formation Mon prochain objectif c’est C’est de permettre aux cabinets de retrouver leur plein emploi après cette période de covid-19 Mon rêve le plus secret c’est De pouvoir appuyer sur pause et de prendre le temps de reprendre mon souffle Etre avocat aujourd’hui c’est Ne jamais lâcher et toujours considérer que tant qu’une décision définitive n’est pas rendue, on peut se battre. Etre une femme dans la profession Ce n’est pas différent d’être un homme dans la profession Quel a été le rôle du CNB dans la crise du Covid-19 ? 😷 Si on devait retenir un ou plusieurs impacts majeurs de la crise du Covid-19 sur la profession ? Et bien pour les avocats qui exercent exclusivement ou principalement dans le judiciaire cela a été un arrêt d’activité. Je pense qu’il faut rappeler que l’avocat est un libéral et qu’il n’a pas la protection sociale du salarié et il n’a pas la garantie de l’emploi du fonctionnaire. Quand il y a un accident de la vie, il n’a rien et le Covid-19 est un accident de la vie. Donc beaucoup d’avocats se sont retrouvés avec une chute importante voire un arrêt complet d’activité avec au moins une chute de 50% de l’activité pour beaucoup, beaucoup, beaucoup de cabinets ❤️ Recommandé pour vous : "1 étudiant sur 2 a connu une période dépressive liée au confinement" Interview d'Antoine Vey sur la justice Poney du Droit Quel est le rôle et du CNB dans cette crise ? Le CNB a j’espère joué son rôle qui a été d’informer, de dialoguer avec les autorités publiques, d’essayer de faire en sorte que les aides soient adaptées à la profession d’avocat, d’obtenir que l’on tienne compte des spécificités de la profession et d’être le relais d’information sur tout ce qui pouvait intéresser et concerner les avocats Est-ce qu’il y a eu des mesures prises par le CNB ? Oh il y a beaucoup de choses que nous avons demandé au gouvernement, notamment sur les aides. Déjà nous avons demandé à ce que les collaborateurs puissent bénéficier du chômage partiel parce qu’ils n’ont pas de protection et que les cabinets ne peuvent absolument plus les régler. Nous avons demandé à ce que les indemnités journalières soient effectives. Il y a des difficultés pour obtenir ces indemnités journalières alors qu’on nous a assuré que c’était possible. On a essayé de faire en sorte que les aarpi, qui sont une forme d’exercice des cabinets d’avocats, puissent bénéficier des mêmes avantages que les entreprises, les petites entreprises de moins de 10 salariés par exemple, pour obtenir l’exonération des charges. Donc nous sommes extrêmement vigilants sur les aides et puis sur le terrain du judiciaire, nous faisons en sorte qu’un plan de reprises d’activité soit partagé, connu de tous, pour faciliter la reprise d’activité judiciaire. Sur la profession d’avocat 👩⚖️ Quelle est la place de l’avocat dans la société ? Une société sans avocat est une société qui n’est plus démocratique. L’avocat est une sentinelle qui a toute sa place. Retirez l’avocat, vous perdez beaucoup en démocratie. Qu’est-ce que “l’enfer professionnel” des avocats dont vous avez parlé dans la presse ? Alors je ne sais plus dans quel contexte j’ai parlé de l’enfer professionnel mais il est certain que s’il n’y a plus d’activité, si les charges continuent à peser sur les avocats, si de plus en plus de contraintes pèsent sur l’organisation judiciaire, les difficultés de pouvoir exercer notre métier se multiplient. À la fin, c’est le justiciable qui est pénalisé. C’est de cela qu’il faut parler et c’est là-dessus qu’il faut travailler pour redonner de l’air, du souffle aux avocats Que diriez-vous aux futurs avocats ? Etre avocat ce sont plusieurs métiers, c’est la possibilité de parler, écrire, être force de proposition. C’est être stratège. Il y a tellement de manières différentes d’exercer la profession. Et si on a envie de changer de spécialité vous avez des pans entiers à découvrir donc être avocat c’est vraiment être au coeur de la société, c’est vraiment être un acteur incontournable. A vous de trouver votre place, c’est un métier formidable. Mille mercis Madame la présidente ! Merci à vous Pamplemousse 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOITE À OUTILS (Flashcards Pamplemousse, Fiches de révisions, Livres de réussite). 💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [Témoignage] “Je suis tombée enceinte en première année de droit”
Lifestyle La Team Pamplemousse a interviewé Claudia, une bébé juriste tombée enceinte en début de L1 Droit. Oupsie. Claudia se livre pour parler du jugement des autres, des difficultés à vivre et cumuler son statut d’étudiant et son nouveau rôle de maman. Elle n’a eu d’autre choix que de devenir une reine de l’organisation pour réussir ses années ! 🤰 Sommaire : 🤰 Étudiante en droit et maman ⚖️ Comment s'organiser quand on est maman et étudiante en droit ? 😴 Comment gérer la fatigue quand on un a un bébé pendant ses études de droit ? Pamplemousse : Bonjour maman Claudia, présente-toi ! Claudia : Bonjour Pamplemousse magazine, je suis Claudia Christmann, étudiante en L3 de droit à l'Université de Lille section "Droit & Santé" et ma particularité est que je suis une "maman étudiante" : j'ai un petit garçon âgé de 19 mois. Etudiante en droit et maman 🤰 Merci d’avoir accepté cet interview. Tu as pris le temps ! J'ai voulu répondre à cet interview, car j'aimerais encourager toutes les mamans qui ont peur de sauter le pas à reprendre leurs études. Je vous rassure, avec de la volonté tout est possible ! Quand tu es tombée enceinte, la question de la poursuite des études s’est-elle posée ? Je suis tombée enceinte en première année de droit au mois de novembre. Je venais de changer de filière (j'étais en licence de lettres). Le droit pour moi a été une révélation. J'étais passionnée donc je n'ai jamais opposé maternité et études. Au contraire, j'ai redoublé d'efforts pour avoir ma première année sans redoublement. Comment s'organiser quand on est maman et étudiante en droit ? ⚖️ À quoi on pense quand on tombe enceinte alors qu’on a 2000 pages de cours à apprendre, de la méthodologie juridique à avaler, quand on doit réussir son année de droit en somme ? Aux parents ! 😂 “Qu'est-ce que ma mère va me dire quand je vais lui dire que je suis enceinte, elle qui est si fière et qui crie sur tous les toits que sa fille fait des études de droit”. Mais finalement, j'ai beaucoup été préoccupée par le regard des gens de ma promo. Après avoir assumé mon choix, on se fait des soucis pour l'année d’études en cours quand le bébé arrivera : l'organisation, les nuits, le possible redoublement. Finalement tout s'est très bien passé : avec ma mère, ma promo, et je n'ai encore jamais redoublé ! :) 💖 Recommandé pour vous : "10 conseils pour réussir sa L1 Droit" Comment on s’organise avec un bébé à la maison et des TD à préparer ? Quand ma faculté a appris ma situation, elle s'est adaptée à ma situation. Mes profs m'envoyaient mes cours à la maison et j'avais des devoirs à rendre au cours du semestre. Je suis allée aux partiels avec tout le monde. Donc je n'avais aucun soucis avec les TD. Et heureusement car je n'avais toujours aucune crèche de disponible pour mon fils. Au début, je bossais quand il faisait la sieste et la nuit. Je m'imposais minimum 3h de révision par jour et maximum 5h. Mon organisation a payé. J'ai réussi et j'ai même eu une mention cette année là. 💖 Recommandé pour vous : Réussir sa rentrée en L1 Droit Comment gérer la fatigue quand on un a un bébé pendant ses études de droit ? 😴 Durant les premiers mois du bébé, les nuits ont dû être courtes. Comment on gère la fatigue ? Effectivement 😅, je ne dormais plus beaucoup et j'ai eu quelques soucis de santé suite à mon accouchement. Mais je gardais en tête que j'avais un objectif et que je devais l'atteindre : réussir mon année de droit. Et le fait que je travaillais constamment m'a beaucoup aidé quand j'avais besoin de me reposer, j'étais en avance sur mon programme donc je pouvais me permettre de me reposer. Quelle a été la plus grande difficulté en tant que maman étudiante ? La plus grande difficulté est qu'en étant maman, mon temps libre était uniquement consacré à mes études de droit. Cette année, je n'ai pas regardé une seule saison de Murder 😂. J'ai abandonné ma vie sociale, les réseaux sociaux étaient limités. Je ne vivais que pour la maternité et mes études. C'était énormément de sacrifices mais ça en valait la peine. 💖 Recommandé pour vous : 5 techniques anti-stress quand on est étudiant en droit Qu’ont dit les gens sur ta situation ? Cela aussi ça été une grande difficulté. Il n'y avait pas grand monde qui croyait en moi. Cette année là, je ne me suis pas sentie soutenue. J'ai eu énormément de réflexions du genre "quand on est maman, on est pas étudiante" etc... Au début, je l'ai très mal vécu, je pleurais énormément car je savais que je pouvais y arriver. Je voulais y arriver. Mais heureusement, j'avais quelques amies qui m'ont soutenue et me conseillaient de ne pas lâcher ( Coucou Iman❣️), des juristes rencontrés sur instagram (je pense à lawtist, lawandreading, Maya & Sonia), mais aussi certaines personnes de ma famille (ma mère et mes frères qui se sont tous improvisés baby-sitter). 💖 Le saviez-vous ? D’après les statistiques de l’Observatoire de la vie étudiante, 100 000 étudiants, étaient déjà parent durant le début de leurs études (2010) 13% des étudiants français ont aujourd’hui plus de 27 ans Je suis mariée à un interne en médecine mais à cette époque il était encore externe. Il a passé l'ECN l'année de l'arrivée du bébé, donc on se soutenait mutuellement. Mais aussi mes professeurs ont été un grand soutien. Je pense à un prof en particulier qui m'a dit que tout était possible et que le métier d'avocate pénaliste ou procureur était encore dans mes cordes. Il ne faut pas écouter les gens négatifs, si vous êtes motivé, rien ni personne ne peut vous arrêter. Tu es donc la reine de l’organisation. Quels sont tes meilleurs conseils pour les étudiants en droit ? Mes meilleurs conseils sont : la constance. Travailler régulièrement, c'est la clé. La persévérance, ne pas abandonner suite à un échec. L'échec fait partie de nos études. Et si on se relève, il est possible qu'on soit encore meilleure qu'avant l'échec. Le but est de ne jamais perdre de vue son objectif. 💖 Recommandé pour vous : Un article sur le mindmapping pour révolutionner vos études de droit. On doit être fier de réussir à cumuler ces deux vies ? Fière de moi ? Oui, je suis fière. Je suis fière que mon fils ait l'exemple d'une maman qui croit en ses rêves mais surtout qui travaille pour. C'est aussi une certaine revanche sur les personnes qui ne croyaient pas en moi et aujourd'hui pourraient s'inspirer de mon parcours 😛. As-tu des anecdotes pour nous ? J'en ai deux qui me reviennent en tête : La première, j'étais enceinte de 7 mois et en partiel, il faisait très chaud. J'ai mon prof de droit administratif qui a ouvert toutes les fenêtres de la salle d'examen. Il vient et me propose une bouteille d'eau. Il s'inquiétait réellement pour moi. Je l'ai trouvé très prévenant et il m'a mis 15 à cet examen. La deuxième : quand mon fils ne voulait pas dormir et que j'étais obligée de le bercer pour s'endormir. Je récitais les arrêts de jurisprudences : "CE 1950 DEHAENE : DROIT DE LA GREVE"... ou le plan de mon cours de droit des obligations. Finalement, je suis sûre que mon fils fera des études de droit, il a tellement entendu parler de droit depuis qu'il est né. Ca sera une évidence pour lui 😅. Pamplemousse : Merci Claudia Merci Pamplemousse 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOITE À OUTILS (Flashcards Pamplemousse, Fiches de révisions, Livres de réussite). 💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [INTERVIEW] « Nos étudiants ne savent plus écrire »
Actualités À l'ère du numérique, un professeur d'université tire la sonnette d'alarme et nous livre ses inquiétudes face au faible niveau d'orthographe des étudiants, et notamment en droit : scandale d'État, professeurs inadaptés, causes d'un tel niveau, pires fautes commises, influence sur la notation des copies, impact sur la vie professionelle mais aussi conseils pour améliorer son français... Découvrez l'interview de Mme Denizot. 🎙 Sommaire : 🇫🇷 Le niveau de français actuel des étudiants 😭 Les pires fautes commises par les étudiants en droit 🧐 Les causes du faible niveau de français des étudiants 📝 L'impact des fautes de français sur la notation des copies ⚖️ L'importance de l'orthographe en faculté de droit ✅ Les conseils pour améliorer son niveau de français 🏆 Les meilleurs outils d'apprentissage Que ce soit les pires fautes d’orthographe, ou encore les plus courantes, Mme Denizot répond à toutes nos questions sur le sujet et vous livre en passant ses précieux conseils pour manier les mots avec perfection ! Bonjour Mme Denizot, pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ? Bonjour Pamplemousse Magazine ! Je suis professeur à l’université du Mans, et plus spécialement dans le très dynamique Campus de Laval ! J’ai été nommée dans cette région que je ne connaissais pas du tout après l’agrégation. Auparavant, j’avais enseigné à l’Université de Cergy-Pontoise pendant six ans comme maître de conférences. J’ai fait toutes mes études à Paris I, y compris mon doctorat, et je suis aussi passée par l’École normale supérieure de Cachan où j’ai fait un peu d’économie et de gestion. Je vais souvent en Amérique latine, et j’ai la chance d’avoir vécu quelques années à Bogota où je retourne régulièrement. Avez-vous des passions, un petit plaisir coupable ? Ma passion principale, c’est mon mari ! Avec lequel je partage toutes mes passions secondaires depuis vingt-cinq ans : nos enfants, le sport, l’art et les huîtres … Enfin, tous mes plaisirs sont innocents. Car la tartine de beurre me fournit en vitamines A et D, le café me remplit d’antioxydants et le champagne me fait pétiller ! En parlant de passion, d'où vous vient cette passion pour l'orthographe ? Je n'ai aucune passion pour l'orthographe, au contraire ! Je n'ai jamais été douée pour cela et j'ai récolté pas mal de zéros à l'école primaire, puis de très mauvaises notes en dictée au collège. Au fil des ans, j'ai progressé, à force d'écrire et de lire. Mais aujourd'hui encore, je dois sans cesse vérifier l'orthographe de certains mots et j'hésite parfois sur la règle à appliquer. Je crois que c'est pour cette raison j'ai fait de l'orthographe un combat : si je suis moi-même horrifiée par le niveau de certains étudiants, c'est qu'il est grand temps d'agir ! D’abord, avez-vous déjà vomi en lisant une copie ? 🤮 Non, et pas même au sens figuré ! Je ressens plutôt une grande tristesse. Le niveau de français actuel des étudiants 🇫🇷 Le niveau actuel de maîtrise du français des étudiants en droit a baissé, certes, mais il y a tout de même des profils d'étudiants qui ont un bon niveau d'orthographe. Le niveau en français a-t-il baissé au fil des années ? 📉 C’est une chute vertigineuse ! Est-ce qu’on a un profil type d’étudiant qui fait des fautes ? 🤵♂️ Non, mais il y a un profil type d’étudiant qui ne fait pas de fautes : celui qui a été aidé par ses parents quand il était petit. À chaque cérémonie de remise de diplôme, je demande au major de promotion comment il a fait pour avoir un bon niveau d’orthographe. Et la réponse est invariablement la même : ma mère m’a fait faire des exercices du Bled et des dictées ; elle m’a fait recopier les règles de grammaire jusqu’à ce que je les sache par cœur. On peut ajouter à ce profil type les cas particuliers des enfants surdoués ou des élèves qui ont eu des enseignants extraordinaires - nous en avons encore beaucoup ! Et le niveau en droit ? ⚖️ C’est une chute … vertigineuse aussi ! Mais moindre que celle du français : cela montre que les étudiants ne sont pas complètement nuls ! Comment voyez-vous l’arrivée de l’intelligence artificielle (ChatGPT) dans les études de droit (on a déjà vu des étudiants se faire aider par cet outil pour réaliser des dissertations, commentaires…) ? 💻 C’est une révolution ! Pour les enseignants, il faut faire preuve de lucidité, et arrêter de noter les devoirs à la maison. Pour les étudiants, il faut faire preuve d’une grande discipline et s’entraîner à la maison dans les conditions d’examen : en trois heures, sans téléphone, sans internet et sans IA ! ❤️ Recommandé pour vous : 14 façons d’utiliser ChatGPT en faculté de droit [ENQUÊTE] 55% des étudiants ont triché pendant leurs études Les pires fautes de français commises par les étudiants 😭 Découvrez les plus courantes mais aussi les pires fautes d'orthographe commises par les étudiants en droits (attention les yeux, ça pique). Quelles sont les fautes d'orthographe les plus courantes commises par les étudiants en droit ? L’accord des participes passés, et particulièrement ceux qui finissent par le son « i » ! Tous les homonymes : à/a, on/ont, hors/or … La confusion é/er Le subjonctif : est/ait Et dans les courriels : la confusion futur simple/conditionnel à la première personne du singulier. ❤️ Le saviez-vous ? Selon un sondage réalisé par @Pamplemousse magazine, 38% des étudiants estiment qu'ils ont déjà perdu des points dans leurs copies, en raison de fautes d'orthographe. En moyenne, combien de fautes fait un étudiant en droit sur une copie ? Je n’ai jamais fait le calcul, car il faudrait faire des pondérations compliquées en fonction de la longueur des copies. Une chose est certaine : les étudiants d’autrefois écrivaient beaucoup plus et beaucoup mieux. Nous avons donc perdu à la fois en qualité et en quantité. Quelle faute vous énerve le plus ? 😤 Ne pas savoir conjuguer le verbe « subir », ni accorder son participe passé. Cette faute m’agace car elle revient des dizaines de fois dans une copie de droit de la responsabilité civile. ❤️ Le saviez-vous ? Le participe passé du verbe subir s'écrit « subie » lorsqu"il est accordé au féminin, et « subi » au masculin. Au présent, le verbe se conjugue toujours de la même façon à la première et deuxième personne du singulier ; on écrira je/tu « subis ». Quelles sont les 5 pires fautes que vous ayez vues sur une copie étudiante ? 👀 1️⃣ Était au lieu de été 2️⃣ Contra au lieu de contrat 3️⃣ C’est acte au lieu de cet acte 4️⃣ Frais d’hiver au lieu de frais divers 5️⃣ Dans qu’elle mesure au lieu de dans quelle mesure. ❤️ Recommandé pour vous : - 5 conseils absolument essentiels pour une copie parfaite - Cas pratique : comment ne pas énerver son prof en 10 points ? Les causes du faible niveau de français des étudiants 🧐 Le faible niveau de langue française des étudiants est causé par trois raisons principales : l'utilisation systématique de fichiers numérisés, l'utilisation abusive des écrans et enfin, le manque de lecture des étudiants. Selon vous, pourquoi les étudiants ne savent plus écrire ? Il y a trois raisons principales. 1- Premièrement, les étudiants ont été formés par des professeurs souvent mal formés eux-mêmes, et qui utilisent des méthodes d’enseignement inefficaces. L’utilisation systématique des photocopies et des fichiers dans toutes les matières, la fin du « par cœur », la disposition en « îlots », la pédagogie inductive et d’autres sottises ont démoli des générations d’étudiants. 2- Deuxièmement, ces générations auraient dû être d’autant mieux formées qu’elles sont victimes des écrans, et d’algorithmes malfaisants qui sont conçus pour que les utilisateurs se connectent le plus souvent possible et le plus longtemps possible. Avec un cerveau un peu ramolli par les écrans, les étudiants auraient eu besoin de méthodes d’enseignement très efficaces, très rigoureuses, à l’exact opposé de celles qu’ils ont subies. 3- Enfin, troisième raison liée aux deux précédentes : absorbés par les écrans, et insuffisamment habitués à lire des textes longs et difficiles à cause de méthodes d’enseignement au rabais, les jeunes ne lisent pas assez, ce qui aggrave encore le niveau de français, et notamment de vocabulaire. Que reflète selon-vous une copie comportant des fautes ? Elle reflète principalement le naufrage complet de notre système éducatif, et l’incompétence absolue de dizaines de ministres de l’éducation nationale, qui avaient été avertis de la baisse continue du niveau, mais qui ont préféré ne rien faire. Il s’agit d’un scandale d’État ; je crois qu’on ne le dit pas assez. L'impact des fautes de français sur la notation des copies 📝 Les fautes d'orthographes ont un réel impact sur la notation des copies car il faut sanctionner afin d'aider les étudiants à s'améliorer. Les universités prennent peu à peu conscience du faible niveau de français et adaptent leur barème de notation en conséquence. Doit-on retirer des points pour des fautes de français ? C’est une question délicate, car les étudiants sont avant tout victimes d’un système d’enseignement gangrené par des pédagogies stupides. Comment retirer des points dans ces conditions ? Pour bien faire, il faudrait plutôt sanctionner certains de leurs anciens professeurs ! Mais peut-on pour autant fermer les yeux et faire comme si la copie était sans faute ? Ne pas sanctionner, c’est aussi mentir aux étudiants. C’est leur faire croire qu’ils sont bons alors qu’ils ne sont pas prêts pour la vie professionnelle, où l’orthographe est incontournable. Je crois que nous avons le devoir de réagir. Mais pour le faire justement, il faut d’abord informer puis former les étudiants. Une fois qu’ils ont compris que leur 16/20 au bac de français ne vaut rien, et une fois qu’on leur a expliqué comment accorder un participe passé, ils doivent se prendre en main et s’entraîner de leur côté. La sanction est alors possible et utile. Le barème est-il tristement adapté au faible niveau des étudiants ? Oui, et j’en ai les larmes aux yeux en vous parlant ! Cela vient essentiellement du barème « global », c’est-à-dire de ce qu’on appelle les modalités de contrôle des connaissances, qui souvent permettent la compensation de toutes les notes d’un semestre. Dès qu’un 4/20 en droit civil ou en droit administratif peut être compensé grâce aux autres notes, le barème s’adapte car le jeu des coefficients ne rétablit pas l’équilibre. Du côté des enseignants, il est vrai que nous accommodons progressivement la notation. Il n’est pas rare de nous entendre dire : « j’ai dû remonter toutes les notes car c’était catastrophique ! ». Cependant, je commence à percevoir une évolution, avec une modification des modalités de contrôle des connaissances dans plusieurs universités (dont la mienne), et une prise de conscience chez les collègues, notamment parce qu’ils sont impressionnés par le faible niveau de certains étudiants de master II. 🎤 Témoignage : reçu sur l'instagram de @Pamplemousse Magazine ; « Quand j'étais chargée de TD, j'enlevais même jusqu'à 2 points sur les copies comportant trop de fautes... Surtout pour des copies tapées à l'ordinateur, faut pas exagérer » nous explique une chargée de TD. L'importance de l'orthographe en faculté de droit ⚖️ L'orthographe est importante en faculté de droit car elle donne un sens à l'écrit et donc aux copies des étudiants. D'une part, cela est pris en compte dans la notation et d'autre part, les acteurs du monde professionnel, surtout dans le monde juridique, sont sensibles à la qualité de l'écrit. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi l'orthographe est fondamentale, d'autant plus en faculté de droit ? Bien écrire, c’est aussi bien comprendre. L’orthographe ne se résume pas à savoir s’il faut écrire nénuphar ou nénufar, ou à accorder les adjectifs de couleurs. L’orthographe, surtout l’orthographe grammaticale, est porteuse de sens. Écrire « Non pas était suffisant les informations de la banque quand aux risques en courrut » n’a aucun sens. Les copies mal orthographiées sont aussi des copies confuses, avec des phrases qui ne veulent rien dire, des incohérences, des répétitions inutiles et du hors-sujet. Et ce sont précisément ces erreurs que ne corrige pas l’ordinateur. L’orthographe permet donc une pensée structurée, juste et rigoureuse, qui est indispensable en général, et encore plus dans les études de droit. Par ailleurs, l’orthographe est fondamentale parce que nous avons encore toute une partie de la population qui écrit bien et qui ne supporte pas que les autres écrivent mal. Or, ces personnes douées en orthographe sont le plus souvent des chefs, des recruteurs ou des clients, d’autant plus sensibles à la qualité de l’écrit qu’ils seront dans le domaine juridique. Et ce sont eux qui décideront de l’avenir des autres, de leurs évolutions de carrières et de leurs rémunérations ! Enfin et surtout, l’orthographe est fondamentale parce qu’elle vous permet de valider votre semestre ! Je dis toujours à mes étudiants qu’ils travaillent pour les notes. Ceux qui prétendent le contraire n’ont sans doute jamais redoublé à 9,8 de moyenne ou manqué la mention Très bien à 15,8 de moyenne - ce qui arrive pourtant souvent. ❤️ Le saviez-vous ? La lettre la plus utilisée en français est de loin le « e », avec une fréquence d'apparition de plus de 15%. Est-ce qu’un étudiant qui fait des fautes de français peut tout de même être considéré comme un bon étudiant ? En d’autres termes, une faute fait-elle de son auteur un étudiant/juriste médiocre ? 🧐 Je vais botter en touche : il pourra être considéré comme un assez bon étudiant. Mais un étudiant qui écrit mal n’aura jamais la carrière qu’il aurait méritée. Un étudiant qui ne fait aucune faute sur sa copie voit-il consciemment ou inconsciemment son raisonnement juridique mieux valorisé ?👍 Vous n’imaginez pas à quel point ! Il y a bien longtemps, quand j’étais chargée de TD, j’avais mis 17 à une étudiante, et 13 à une autre. Les deux étudiantes sont venues me voir : elles avaient travaillé ensemble. Leurs copies n’étaient évidemment pas identiques mais le fond du travail se ressemblait. En revanche, la forme n’avait rien à voir. Une copie est comme un plat dans un restaurant : le dressage de l'assiette compte pour beaucoup dans la note que vous mettrez. Le même repas servi dans une vilaine boîte en plastique vous semblera moins savoureux ! Les correcteurs sont des êtres humains, sensibles aux apparences et à la première impression. C’est peut-être critiquable, mais c’est ainsi. Est-ce que seuls les étudiants juridiquement médiocres font des fautes ? Non. De plus en plus de bons étudiants en droit font des fautes, notamment dans la ponctuation et la construction des phrases interrogatives indirectes. Est-on nécessairement mauvais en droit si l’on fait des fautes de français ? ⚖️ Jusqu’à un certain point, non. Mais quand les fautes sont telles qu’elles révèlent une incapacité de l’étudiant à comprendre des structures grammaticales simples et un vocabulaire de base, le niveau de droit est toujours mauvais. Il n’y a jamais d’excellentes copies avec des fautes de français très graves. Comme je le disais plus haut, la grammaire structure la pensée : un étudiant qui n’a pas compris ce qu’est le subjonctif risque d’avoir du mal à comprendre la subtilité de certaines règles de droit. ❤️ Le saviez-vous ? Jules Verne, Balzac, Apollinaire et même Maupassant étaient loin d'être parfaits en orthographe ! D'ailleurs, toutes leurs fautes ont été consignées au sein de l'ouvrage « Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains », aux éditions Payot (de quoi se rassurer un peu, non ? 😉). Les conseils pour améliorer son niveau de français ✅ Les conseils pour améliorer son orthographe et plus largement, son niveau de français ont été consignés dans deux programmes imaginés sur le tas par le professeur Denizot : Programme Pamplemousse expert et Programme Pamplemousse Code civil ! On adore. Les conseils pour améliorer son niveau Pourriez-vous donner 3 conseils aux étudiants qui ne maîtrisent pas l'orthographe ? Hélas, je n’ai pas de conseils magiques à vous donner. Il n’y pas de « trucs » pour progresser vite et bien. Il faut donc travailler intensément, et cela n’a rien d’amusant. Je propose deux programmes de remise en forme, que les plus courageux pourront d’ailleurs cumuler. Programme Pamplemousse expert Conseil n°1 : apprendre les règles d’orthographe et de grammaire ❤️ Et oui, retour aux basiques ! Pour savoir parfaitement écrire, encore faut-il connaitre l'ensemble des règles d'orthographe et de grammaire de la langue française. Conseil n°2 : s’entraîner en faisant quotidiennement des exercices efficaces 🏋 On ne cessera de vous le répéter ; l'entraînement c'est la clé de la réussite. Vous devez pratiquer l'écriture manuscrite régulièrement pour devenir un as du stylo (Rome ne s'est pas faite en un jour). Vous pouvez par exemple copier des phrases entières quotidiennement, et surtout évitez les exerces à trous, qui ne font pas progresser. Conseil n°3 : lire des vrais livres bien écrits et donc sans faute 📚 Lire régulièrement permet de visualiser les mots et donc d'améliorer son orthographe. Être en contact régulier avec la forme des mots mais aussi avec les tournures de phrases, vous permettra de vous en imprégner plus facilement. Choisissez un livre qui vous plait et imposez vous un petit temps de lecture journalier (les bibliothèques en prêtent gratuitement). Pour ceux qui sont moins courageux ou qui ont moins de temps : 👇 Programme Pamplemousse Code civil Conseil n°1 : recopier à la main tous les jours un article du Code civil ✍️ S'entrainer à écrire est primordial pour tout étudiant en droit qui souhaite améliorer son orthographe. Prenez quelques minutes chaque jour pour recopier un article du Code afin de vous familiariser avec certains mots. Conseil n°2 : Apprendre par cœur un article du Code civil régulièrement ❤️ Chaque semaine, apprenez un article du Code civil afin de mémoriser les mots, et en bonus ça vous fait réviser (une pierre, deux coups comme on dit) ! Conseil n°3 : Faire une dictée de cinq à dix articles du Code 📝 À la fin de chaque mois, recopiez cinq à dix articles du Code puis faites en une dictée. Et un quatrième conseil pour tous : prendre des notes manuscrites en cours pour mieux les mémoriser et pour entraîner votre poignet à écrire bien, vite, et longtemps ! 💖 Recommandé pour vous : - Top 20 des livres à lire absolument quand on est étudiant en droit ! Comment les lycéens qui veulent entrer en faculté de droit ou les étudiants en droit peuvent-ils se mettre à niveau ? Avec le programme Pamplemousse expert et le quatrième conseil : recopier à la main toutes les photocopies distribuées au lycée ! Doit-on offrir un Bescherelle à chaque lycéen ? 📚 Vous vouliez dire à chaque élève de CP ? Quelle bonne idée ! Malheureusement, nos élus des collectivités territoriales préfèrent offrir des tablettes ou des ordinateurs. Sans doute reçoivent-ils beaucoup plus d’argent ainsi ? Les conseils pour améliorer sa copie Quels sont vos 3 meilleurs conseils pour améliorer sa copie et ne pas énerver le correcteur ? Conseil n°1 : avoir des connaissances précises On a tellement dit aux étudiants que les connaissances ne suffisent pas qu’ils ont fini par ne plus apprendre leurs cours. Il est cependant impossible d’avoir une réflexion personnelle intéressante lorsque les connaissances sont approximatives ou fausses. Conseil n°2 : avoir une écriture parfaitement soignée, si possible à l’encre ou au roller ! J’ouvre une parenthèse : beaucoup d’étudiants sont convaincus qu’ils écrivent mal par fatalité. Or, il est tout à fait possible de corriger ce défaut. L’illisibilité est généralement provoquée par une mauvaise tenue du stylo ou une mauvaise posture de l’étudiant : cela se corrige rapidement avec l’aide d’un grapho-pédagogue. Conseil n°3 : ne pas recopier des arrêts inconnus cités dans le Code La jurisprudence doit être utilisée et exploitée au soutien d’une démonstration. Il faut citer les arrêts que l’on connaît, et en une phrase au moins - pas celle du Code civil - montrer l’intérêt de cette référence. 💡Bon à savoir : Les fautes d'orthographes récurrentes peuvent être la conséquence de troubles du langage écrit tels que la dyslexie ou la dysorthographie. Ils se manifestent par des confusions et inversions des lettres mais aussi par une écriture lente et des fautes d'orthographes. Au regard de la MPDH (maison départementale pour les personnes handicapées), certaines situations relèvent d'un handicap, ce qui ouvre droit à des aménagements de la scolarité, un accompagnement personnalisé et notamment un aménagement des temps d'examens. Les meilleurs outils d'apprentissage pour les étudiants en droit 🏆 Lire de la doctrine, utiliser des flashcards, créer un stock de synonymes, il existe plusieurs techniques et outils pour améliorer son français. Dans le guide « Comment Hacker sa L2 Droit ? », pour écrire un bon français, il est conseillé aux étudiants en droit de « lire de la doctrine juridique afin de cultiver son stock de synonymes et éviter ainsi les répétitions » et de « rechercher systématiquement l’orthographe dans un dictionnaire en cas d’hésitation ». Vous validez ? Je valide et je vais plus loin ! Cela aidera aussi l’étudiant à voir de quelle manière sont commentés les arrêts. L’étudiant en droit doit faire comme l’étudiant en art : commencer par recopier les œuvres des grands artistes pour s’en inspirer, avant d’avoir la maturité pour prendre son envol ! Et le dictionnaire (papier si possible !) doit être posé sur votre bureau, comme le Code civil ou la Constitution ! 💖 Recommandé pour vous : - Comment Hacker sa L1 Droit ? - Comment Hacker sa L2 Droit ? Que pensez-vous des Fiches de révisions optimisées pour la mémorisation permettant de réviser l’essentiel d’une matière ? Voici un extrait. Tout ce qui aide à mémoriser est bénéfique ! La fiche de révisions optimisée est un bel outil. Les petites illustrations peuvent aider les étudiants ayant une mémoire visuelle. Et pour tous, ces fiches sont un moyen agréable de faire le point. Il faut toujours avoir à la fois une connaissance très précise du cours et une connaissance panoramique de l’ensemble du cours. La fiche de révisions optimisées est parfaite pour cette vue transversale. 💖 Recommandé pour vous : - Pack 40 Fiches Du Droit Constitutionnel S1+S2 - 20 Fiches - Droit Pénal Général - Pack Intégral Est-ce que la technique anglo-saxonne des Flashcards pour mieux mémoriser et éviter des erreurs de français peut aider ?💂♂️ Bien sûr ! Les Flashcards permettent de réviser les règles importantes, notamment pour l’orthographe d’usage des mots courants comme parmi sans s, ou la différence entre quoique et quoi que. Que pensez-vous des Flashcards pour mieux mémoriser l’essentiel d’une matière ? Comme pour les fiches optimisées, la technique des Flashcards est intéressante car elle permet d’apprendre d’une autre manière. L’apprentissage d’une leçon de droit est un exercice aride, difficile. Il faut donc varier les plaisirs avec ce type d’outils. Je recommande toujours de travailler à deux ou en groupes : les flashcards sont idéales pour une petite pause studieuse entre amis ! Elles vont permettre d’avoir des connaissances détaillées : date exacte et complète d’un arrêt, définition d’une notion, différentes conditions d’application d’un régime … Enfin, elles peuvent être utilisées à tout moment, même lorsqu’on n’a qu’une ou deux minutes pour travailler. Il faut mettre à profit ces « temps morts » de la journée, car mis bout à bout, ils permettent d’emmagasiner de nombreuses connaissances. 💖 Recommandé pour vous : - 500 Flashcards Essentielles L1 Droit - 100 Flashcards - Grands Arrêts Droit Administratif - 135 Flashcards - Droit Fiscal Faut-il vraiment apprendre par cœur ? ❤️ Apprendre par cœur stimule plusieurs zones du cerveau et permet de gagner en concentration d’une manière générale. De plus, l’étudiant se familiarise avec des structures de phrase, ce qui lui permet de mieux écrire et de mieux parler, puisque son discours ne sera plus ponctué de multiples « du coup » ! Beaucoup d’étudiants ont du mal à construire des phrases correctes car ils n’ont aucun modèle auquel se référer : les phrases apprises par cœur accoutument peu à peu l’esprit à énoncer clairement sa pensée. Enfin, l’apprentissage par cœur permet de travailler le vocabulaire. Je crois que tout est dit ! Merci Pamplemousse. Merci beaucoup madame Denizot ! Eh la Team Pamplemousse, si vous voyez une seule faute dans cet article, vous gagnez un petit cadeau ! 😘 🧰Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOÎTE À OUTILS (Flashcards Pamplemousse, Fiches de révisions, Livres de réussite). 💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [ENQUÊTE] 55% des étudiants ont triché pendant leurs études
Actualités Malgré la connaissance des risques et la peur des sanctions, 55% des étudiants en droit avouent avoir déjà triché. La faute à qui ? Très probablement au laxisme latent de la part des universités, causé lui-même par un manque criant de moyens. Outils de triche, ChatGPT, plagiat, matières et facultés dans lesquelles on fraude le plus, témoignages, découvrez des statistiques incroyables de la plus grande enquête jamais menée sur la triche au sein de l’Université. 💥 Sommaire 🏫 Dans quelle faculté triche-t-on le plus ? 📚 Dans quelles matières triche-t-on le plus ? 👨💻 Quels outils les étudiants utilisent-ils pour tricher ? 🗓 À quel moment des études les étudiants trichent-ils ? 👀 La perception de la triche par les étudiants ➡️ Les conséquences de la triche Cette grande enquête a été réalisée début janvier 2023 auprès d’un panel de 2 334 répondants et acteurs de la faculté de droit : étudiants, enseignants, élèves-avocats. 🔥 L'objectif ? Collecter des milliers de données afin de répondre notamment à ces questions : La triche est-elle pandémique en faculté de droit ? Triche-t-on le plus dans les établissements privés que dans le public ? Dans quelle faculté triche-t-on le plus ? Est-ce que la peur des risques encourus empêchent les étudiants de tricher ? Quels sont les moyens les plus utilisés pour tricher ? Quelles sont les raisons qui poussent les étudiants à tricher ? Est-on incité à tricher quand on voit son voisin le faire ? Quelles sont les matières où l’on triche le plus ? Les étudiants se sentent-ils davantage coupable de tricher du fait d’être étudiant en droit ? Méthodologie : la collecte a été effectuée via un formulaire en ligne de 33 questions, sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter des communautés Pamplemousse Magazine, Bordel de Droit et Poney du Droit et via la newsletter de Pamplemousse Magazine. Panel des répondants : 78,6% de jeunes femmes, 23,7% de L3, 23,1% de L2, 26,9% en Master (principaux), France - villes où l’on a répondu le plus : Paris, Bordeaux, Lyon, Toulouse. Définition de la triche : on entend par triche le fait d'enfreindre certaines règles, certaines conventions explicites ou d'usage en affectant de les respecter (merci Larousse). La triche pendant un examen est constitutive d’une fraude soumise à une éventuelle procédure disciplinaire et pénale. Partant de là, quelle est l’ampleur du phénomène en fac de droit ? Eh bien, la statistique est sans appel ! Plus d’1 étudiant en droit sur 2 (55%) avoue avoir déjà triché durant ses études supérieures. 10 statistiques à retenir de cette enquête : 1️⃣ 55% avouent avoir déjà triché pendant leurs études supérieures 2️⃣ C’est à la faculté de Nanterre qu’on avoue tricher le plus (66% des répondants) 3️⃣ On triche le plus dans les matières à fort coefficient 4️⃣ 30% du panel considère que reprendre la réflexion d'autrui "sans la citer” n’est pas de la triche 5️⃣ 1 étudiant sur 2 avoue tricher par peur de rater son diplôme 6️⃣ 60% des étudiants considèrent que les mesures contre la triche sont insuffisantes 7️⃣ 32% se sentent “dégoûtés” quand ils voient les autres tricher (31% sont indifférents) 8️⃣ La triche met par ailleurs 1 étudiant (tricheur ou non) sur 4 en colère 9️⃣ 6% des étudiants ont déjà fait appel à des sites payants pour faire rédiger un devoir 🔟 58% des répondants se sentent poussés à tricher en voyant les autres le faire Dans quelle faculté triche-t-on le plus ? 🏫 C’est dans les trois universités (relevant du secteur public) suivantes que les étudiants déclarent avoir le plus triché : Nanterre (66% des répondants), Bordeaux (64%), Lyon 3 (58%). Suivent Montpellier (55,1%), Toulouse (54,4), la Sorbonne (53,1%) et Assas (52,7%). Fait intéressant, les établissements dans lesquels il semble y avoir moins de triche (c’est en tout cas ce qui est déclaré) sont 3 établissements d’enseignement supérieur privé : la Catho Lyon (34%), la Faculté libre de Paris (27,5%), la Catho de Paris (20%). Pourquoi triche-t-on plus dans les universités publiques ? Cela pourrait être dû à 3 hypothèses, toutes liées à des raisons financières : Hypothèse 1️⃣ : les moyens financiers dans le public étant limités, le corps surveillant des facultés pendant les examens est très souvent limité. Laissant alors plus de libertés aux étudiants souhaitant tricher. À l’inverse, grâce aux coûts d’inscriptions plus élevés dans les écoles privées, la surveillance mise en place est plus importante : le nombre de surveillants est plus élevé et les moyens technologiques plus développés (brouilleur d’ondes par exemple) ; Hypothèse 2️⃣ : le corps encadrant étant plus important dans les écoles privées de droit, peut-être les étudiants se sentent-il mieux préparés face aux examens et travaillent-ils mieux que dans le public et ressentent-ils moins le besoin de tricher ; Hypothèse 3️⃣ : la peur des étudiants du privé de décevoir les parents, généralement financeurs des formations, de se voir sanctionner pour triche. En effet, les écoles privées sont réputées plus strictes sur les cas de triche afin protéger leur réputation. « Dans mon école, ils utilisent des brouilleurs d’ondes pour éviter d’accéder à internet pendant les examens. Je ne triche pas pour différentes raisons, mais déjà, si je me faisais attraper, je serais couverte de honte vis-à-vis de mes parents » affirme Alice, passée d’abord par la faculté avant de rejoindre le privé à l’Ucly. En quelle année triche t-on le plus ? En licence de droit, c’est pendant la troisième année (L3) qu’on triche le plus. C’est en tous cas ce qu'a répondu notre panel d’étudiants en master (59% contre 25% à tricher en L1 et 31% en L2). Il est aisé d’expliquer ce chiffre par la sélection en master, devenue drastique depuis la réforme entrée en vigueur en 2020. En effet, la nécessité d’avoir de très bonnes notes au 1er semestre de la L3 est essentiel pour tout étudiant espérant décrocher le master juridique de ses rêves. ❤️ Recommandé pour vous : [Master] Existe-t-il une moyenne idéale pour entrer en master ? Comment ne pas regretter son choix de master juridique ? [INTERVIEW] « Nos étudiants ne savent plus écrire » 14 façons d’utiliser ChatGPT en faculté de droit Les étudiants les moins bons trichent-ils le plus ? Si vous pensiez que les étudiants les moins bons étaient ceux qui trichaient le plus, vous vous mettez probablement le stabylo dans l'œil. 🙅♂️ Car ce ne sont pas forcément “les pires élèves” qui trichent le plus, 67% des étudiants de notre (gros) échantillon ont déclaré se situer entre 10 et 15 de moyenne quand ils ont triché. « La seule fois où j’ai vu quelqu’un se faire prendre, avec ses petites fiches en l’occurrence, c’était bien celle qu'on n'aurait jamais soupçonnée tricher » en rigole encore Victor. « Une dame plus âgée, vers la quarantaine, et 2e de promo ! » ajoute-t-il. De son côté, Élise , aujourd’hui en Master 1, déclare : « Les élèves avec des bonnes notes sont susceptibles de tricher à cause de la peur de l'échec. C'est dur de se mettre la pression et de se dire "je veux 15 partout". Pour se rassurer, ils auront tendance à tricher alors qu'ils ont pourtant le bagage pour réussir » . Alors est-ce qu’ils avaient réussi à être dans cette tranche parce qu’ils avaient déjà triché ? L’histoire ne le dit pas. 🤷♂️ Dans quelles matières triche-t-on le plus ? 📚 On a voulu savoir quelle matière faisait tomber le plus de cheveux de la tête de nos futurs praticiens du droit ! Voici les résultats : 80,5% ont triché en droit administratif 69,6% en droit civil 69,1% en droit constitutionnel 47,7% en histoire du droit 44,7% en langues 35,4% en droit des obligations 30,3% en droit pénal 28,1% en intro en droit 27,9% en droit des contrats 27,7% en institutions juridictionnelles/administratives ❤️ Le saviez-vous ? Près d’un étudiant de la Sorbonne (établissement public) sur 4 ayant déjà triché, l'a fait au moins une fois en droit administratif. Le Conseil d’État dislikes this. À l’Ucly (établissement privé), près d’1 étudiant sur 2 a déjà triché au moins une fois en droit administratif. Plus de triche dans les matières à fort coefficient Les conclusions sont sans appel, on triche le plus dans les matières à fort coefficient. Un point dans une matière majeure pesant plus lourd dans la moyenne générale que pour une matière mineure, la pression est donc plus forte et la triche (et fraude en partiels) mécaniquement plus élevée. On a posé la question aux étudiants de master (ayant donc passé la barre de la licence) : 81% en droit administratif ; 70% en droit civil ; 69% en droit constitutionnel ; 48% en histoire du droit ; 45% en langues ; 35% en droit des obligations ; 30% en droit pénal ; 28% en introduction en droit ; 28% en droit des contrats ; 28% en institutions juridictionnelles/administratives. Dans le top 5, 3 sont des matières sans Code. Est-ce qu’on tricherait plus quand il n’y pas de Code, ou bien les matières sans codes sont-elles plus compliquées à apprendre ? Difficile d’y répondre simplement. ❤️ Recommandé pour vous : Le FIGADA est composé de 100 fiches illustrées utilisant la technique de l’association afin de de mieux mémoriser le droit administratif 20 Fiches - Droit Constitutionnel S2 - Pack Intégral 100 Flashcards - Responsabilité Civile - Pack Complet Quels outils les étudiants utilisent-ils pour tricher ? 👨💻 On a demandé aux tricheurs avec quels outils ils avaient fraudé pendant les partiels. Et voici le top 5 des mécanismes de triche : 1️⃣ 55 % Communiquer avec un autre candidat, copier sur quelqu’un 2️⃣ 40 % Internet et messageries 3️⃣ 23 % Antisèches papier 4️⃣ 20 % Documents non autorisés (fascicules…) 5️⃣ 7 % Conserver sur soi du matériel non autorisé C’est la communication avec autrui qui domine ici. Parmi eux, 63% des étudiants ont déjà échangé des réponses lors d’examen, plutôt solidaires les étudiants en droit, non ? Chose intéressante : ils n’étaient pourtant que 55% à avouer avoir déjà triché dans leurs études supérieures. Conclusion : une petite partie (8% pour être précis) d’entre eux estiment que l’échange de réponses (notamment l’aide d’un ami) n’est pour eux pas constitutive de triche. Des systèmes de triche ingénieux Certains bébés juristes font preuve d’ingéniosité quand il s’agit de tricher. Voici quelques exemples : 🎙 Sur Bordel de Droit (la plus grosse page Facebook de France sur les réseaux sociaux), un étudiant indique : « QCM en TD : 3 réponses par question. Je dois sauver mes potes alors on se met d’accord, je tape sur la table avec l’index pour indiquer la réponse A, avec le majeur pour indiquer la B, l’annulaire pour la C ». 🎙 « Concernant la préparation des TD, beaucoup d’étudiants sont rodés et l’on voit même au grand jour des appels à former des groupes de travail sur les réseaux sociaux » ajoute un autre. 🎙« Devant moi, une étudiante avait ses AirPods pendant les examens, elle appelait son père avocat pour obtenir de l’aide ! » rapporte également un étudiant de façon anonyme. 🎙Terminons par un témoignage d’un L2 à Montpellier via Bordel de Droit : « au partiel, la prof de CM de droit admin’ donne un sujet quasiment identique à un arrêt vu et corrigé en TD. Certains se sont connectés sur l’ENT avec leur téléphone pendant l’examen pour voir la correction qui avait été donnée lors du TD. Or, les profs ont accès à toutes les connexions avec le nom et l’heure, donc ils ont pu voir exactement qui avait triché ». Faire appel à des sites spécialisés Enfin, et il s’agit d’une tendance qui s'est accrue ces dernières années, faire appel à des sites pour rédiger un devoir à sa place. Même si ce procédé reste marginal avec 6% des répondants, c’est quand même 18 étudiants sur un amphi de 300 ! Preuve en est avec le témoignage d’un chargé de TD et professeur particulier outré de Bordeaux : « Combien de demandes de la sorte ai-je eues ! En septembre, une maman m’appelle et m'indique "je ne sais pas comment demander ça, nous sommes des gens honnêtes. On l'a fait juste une fois. Une prof a rédigé le devoir de mon fils, un maître de conférence. Là, l'idée serait que vous passiez l'examen à sa place, comme c'est à distance, ce sont des QCM" ». L’intelligence artificielle, le nouvel outil de triche Les étudiants de notre panel comptent-ils utiliser ChatGPT pour réaliser leurs devoirs dans le futur ? À cette question, près de 90% des répondants ont déclaré qu’ils ne comptaient pas utiliser l’intelligence artificielle ChatGPT pour réaliser leurs devoirs. Peut-être encore le manque de maîtrise et de connaissance de l’outil empêchent-il les étudiants de l’utiliser avec efficacité. C’est en tous cas ce que confirme cette chargée de TD que nous avons interrogé pour nous éclairer sur les chiffres de cette enquête : « J'en ai discuté avec mes étudiants en TD et ils ne savent pas comment l'utiliser. Personnellement, j’ai peur que cet outil détruise la rigueur du raisonnement que l’on souhaite inculquer à la faculté. Cela aura des répercussions sur leur façon d’étudier et notre façon d’enseigner ». ❤️ Recommandé pour vous : 14 façons d’utiliser ChatGPT en faculté de droit Pour autant, 1 répondant sur 4 estime tout de même que ChatGPT changera modérément ou radicalement la façon d’étudier. Alors que près d’1 étudiant sur 2 considère qu’il doit être perçu comme un outil (49%) plutôt qu’une menace (51% ont considèrent ChtaGPT comme un menace dans le cadre des études de droit) . « Il faut en faire un outil. ChatGPT ne peut aujourd’hui pas constituer un menace tant ses performances sont loin des attentes imposées dans les études de droit, comme celles de la rigueur et du raisonnement. Personnellement, je demande à cet outil un plan de dissertation et demande à mes étudiants ce qui ne va pas pour les faire progresser » ajoute l’enseignante. À quel moment des études les étudiants trichent-ils ? 🗓 Pour ceux ayant répondu qu’ils avaient déjà triché, 65% ont déclaré que c’était pour préparer les TD (préparation à plusieurs, notamment). Deux raisons qui expliquent ce chiffre : 1️⃣ Les travaux dirigés et le contrôle continu mis en place par les universités pèsent lourdement dans la moyenne ; 2️⃣ Il est très facile d’échanger et de s’entraider pour réaliser sa dissertation, son commentaire d’arrêt, son cas pratique. ❤️ Recommandé pour vous : Comment réussir un cas pratique ? [Méthodologie] 6 étapes essentielles pour réussir le commentaire d’arrêt Comment trouver une bonne phrase d’accroche en droit ? [50 EXEMPLES] S’entraider pour préparer les TD, c’est tricher ? Évidemment, la plupart feront attention à ne pas rendre une copie trop similaire de celle de leur acolyte mais les enseignants ne sont pas dupes et savent que l’entraide est de mise lors de la préparation des travaux dirigés. Même si certains chargés de TD demandent à leurs étudiants de travailler seuls pour favoriser la progression, pour d’autres, cette entraide n’est pas forcément constitutive de triche. C’est en tous cas la position de cette enseignante que nous avions interrogée pour la rédaction d’un autre article du site : « Est-ce qu'on peut réellement appeler ça de la triche ? On sait que quand ils font leurs TD, ils ont accès à tout : bases de données, cours, ouvrages et moyens de communication. Selon moi, il est donc normal de s'appuyer dessus pour les faire. Ce n'est pas réellement de la triche, c'est même la manière dont ils doivent procéder pour favoriser l'apprentissage et la mémorisation ». Elle ajoute qu’ « échanger entre étudiants, confronter les points de vue, c’est de cette manière qu’on apprend à raisonner ». ❤️ Recommandé pour vous : 5 étapes pour réussir ses TD de droit Dissertation juridique : les 10 conseils d'un chargé de TD La technique Pomodoro pour s’organiser et étudier efficacement Près de 30% trichent aux semi, 50% aux examens 29% des tricheurs déclarent avoir triché pendant les galops d’essai alors qu’1 étudiant sur 2 déclare avoir triché aux examens (et 5% aux oraux). Le stress et le poids des notes, plus élevé aux partiels (arrivant en fin de semestre) qu’aux galops d’essai, incite très probablement les étudiants à jouer leur va-tout pendant cette échéance finale constituée par les partiels. Le cas de la triche lors des examens à distance Suite aux confinements liés à la pandémie de la Covid-19 et la mise en place des partiels à distance, il a été de notoriété publique que les étudiants du monde entier ont su profiter du contexte pour tricher (entendez-vous, composer avec les cours ou les fiches à côté, en étant connecté avec un ou plusieurs autres étudiants via les messageries instantanées, etc...) 69% des étudiants en droit ont révélé avoir déjà triché pendant leurs examens à distance ! À leur décharge, beaucoup d’étudiants justifient ces pratiques par le cadre nébuleux des règles de composition alors mises en place. C’est ce qu’avance cet étudiant de façon anonyme. « Le prof n’avait déjà pas l’air d’être très clair avec lui-même sur ce qu’on avait le droit de faire ou pas. La vérité, c’est qu’il était aussi perdu que nous ». C’est en effet compréhensible, le corps enseignant et administratif devait organiser des examens dans un contexte unique en son genre et sans avoir le temps d’anticiper. Une enseignante de la team Pamplemousse nous explique d'ailleurs « On savait que les étudiants avaient accès à tous leurs outils. Pendant les examens que j'ai assurés en distanciel, ils avaient droit à tout. Donc, pas de triche possible (normalement), mais j'en ai 5 qui ont trouvé le moyen de plagier. Même de cette manière, les résultats n'étaient pas bons. Pourquoi ? Parce que l'étudiant, au lieu de raisonner, recopie ». « Quand il triche, il s'enfonce dans ce cercle très vicieux et n'est pas en mesure de faire évoluer son raisonnement. Mieux vaut ne pas tricher et avoir 10 que tricher pour un 13 ». Enfin, beaucoup d’étudiants qui ne trichaient pas jusqu’ici ont pourtant triché lors des partiels à distance. Voyant leurs camarades se vanter de le faire, ceux-là se seraient alors sentis désavantagés s’ils ne trichaient pas aussi. « Je n’avais jamais triché mais là, j’avoue que j’avais les cours à côté de l'ordinateur. Mais tout le monde le faisait, je ne voulais pas être le dindon de la farce » conclut Elise. La perception de la triche par les étudiants 👀 La Team Pamplemousse a voulu comprendre comment était perçue la triche par les étudiants. Ces derniers sont-ils conscients que certaines pratiques sont constitutives de fraude ? Se sentent-ils coupables ? Quid de la peur des répercussions ? Des sanctions dissuasives en cas de triche Les sanctions en cas de fraude lors des examens/partiels En cas de flagrant délit de fraude ou tentative de fraude aux examens ou concours, l’auteur de la fraude ou de la tentative de fraude risque deux types de sanctions : Des sanctions administratives (visées par le décret du 13 juillet 1992) Avertissement, blâme, exclusion de l'établissement pour une durée maximum de cinq ans, exclusion définitive de l'établissement, exclusion de tout établissement public d'enseignement supérieur pour une durée maximum de cinq ans, exclusion définitive de tout établissement public d'enseignement supérieur. Voici les sanctions auxquelles vous vous exposez en cas de tricherie. « Le prononcé d’une sanction emporte la nullité de l’épreuve correspondante. Il revient, en outre, à la juridiction disciplinaire de décider s'il y a lieu de prononcer, à l'égard de l'intéressé, la nullité du groupe d'épreuves ou de la session d'examen ou du concours » (Décr. n°92-657 du 13 juill. 1992, art. 40). Des sanctions pénales Condamnation de trois ans de prison et/ou 9 000 euros d’amende (L. 23 déc. 1901 réprimant les fraudes dans les examens et concours publics, art. 2). Il est par ailleurs possible de faire appel de la décision devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) dans les 2 mois suivant la notification de la décision. Les sanctions en cas de triche lors des travaux dirigés C’est dans la réalisation des exercices de droit (dissertations, fiches de jurisprudence, commentaires d’arrêts/d'articles, ou cas pratiques) que les cas de triche surviennent le plus. Il s’agit le plus souvent de plagiat, c’est à dire d’utiliser les propos/idées d’autrui sans en créditer l’auteur. Cette pratique du plagiat est un délit de contrefaçon (atteinte aux droits d’auteur, protégés par le Code de propriété intellectuelle) vous faisant encourir le paiement de dommages et intérêts, jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 150 000€ d’amende. Une méconnaissance de la loi sur le plagiat L’enquête révèle que 30% du panel interrogé considèrent que “reprendre l’idée/ la réflexion de quelqu’un d’autre sans pour autant la citer” n’est pas de la triche ! « Pourtant à la fac, c’est limite la première chose qu’on nous apprend, pas de plagiat ! » indique Nissrine, étudiante en Master 1 de droit à l’ISD. Le plagiat est l’un des sujets qui fâchent le plus les enseignants, qui prennent pourtant la peine de rappeler en chaque début d’année que les idées appartiennent à leur auteur. Et que les reprendre sans citer la source s’identifie à du plagiat constitutif d’un délit. « Ce chiffre est énorme ! C'est s'attribuer la paternité d'une œuvre. » Les étudiants n'ont pas nécessairement la capacité de pousser la réflexion aussi loin que le fait la doctrine et ça se voit directement quand ça n'est pas d'eux. Or, ça n'a pas de sens puisque l'objectif est de leur apprendre à raisonner. Sauf qu'en recopiant bêtement les idées d'autrui, on n'apprend rien. On ne progresse pas. De plus, il faut leur dire que c'est grillé à 200 km et que ça peut être lourdement sanctionné ! À titre illustratif, toute tentative de plagiat est sanctionnée par un 0 chez moi. Les étudiants sont prévenus dès le début du semestre. On ne copie pas les idées. On les cite. C'est tellement facile de le faire. Et c’est encore plus simple pour moi de le repérer, j’ai un bon radar » nous commente Kahina, enseignante à la faculté de Belfort, et co-auteur de l'ouvrage "Comment Hacker sa L2 Droit ?". Des sanctions qui tombent rarement En réalité, rares sont les sanctions du plagiat et celles-ci dépendent de différents facteurs dont le type d’établissement et le type de plagiat commis. Au gré de la politique de l’établissement (la plupart des facultés ont une charte anti-plagiat) ou du correcteur, un plagiat pourra être sanctionné d’une mauvaise note voire d’un 0. Rares sont les mesures disciplinaires, suspensions ou expulsions, et encore moins les poursuites judiciaires. Le plagiat baisse-t-il avec les années ? En voyant tomber les 0/20 pour plagiat et en apprenant au fur et à mesure à raisonner, la Team Pamplemousse s’est demandée si ce chiffre baissait en passant dans les années supérieures. Surprise là aussi, les L3 sont plus nombreux (36%) que les L1 (26%) à considérer la reprise d’une idée sans citer son auteur comme de la triche ! Les raisons potentielles ? 👉Les attentes en L2 puis L3 sont plus importantes (rigueur et raisonnement, notamment) ; 👉 Une certaine inaction de la part du corps enseignant face à ce problème ; 👉 Une peur qui diminue au fil des ans. « Grosso modo, si les étudiants en première année ont peur du système, en L3, ils savent qu’il est inoffensif. Aucune surprise si vous ajoutez à cela la pression de la sélection pour obtenir un master » ironise Augustin, fondateur de Pamplemousse. « En voyant les sanctions tomber que trop rarement, les étudiants savent qu’ils ne risquent de toute façon pas grande chose ! » confirme Léo, étudiant à Nanterre. Les étudiants connaissent-ils les risques encourus ? Une grande majorité connaît les risques… Et bien oui, une forte majorité (86%) affirme “connaître exactement les risques encourus” en cas de triche (de vrais juristes… enfin pas tous, apparemment !). 8% des répondants ne trouvent pas du tout ou peu dissuasive la sanction en cas de triche. Tandis que 92% la trouvent plutôt ou très dissuasive. 90% indiquent quant à eux avoir peur des risques de sanction. Pour autant, la présente étude montre que malgré la peur des risques encourus, 78% des étudiants trichent quand même ! Une preuve de plus que le système en place aujourd’hui dans le monde universitaire est complètement inopérant. Ces statistiques s’expliquent donc en partie par le fait que la peur de rater son diplôme est bien supérieure aux risques encourus et des potentielles répercussions en cas de triche. « Le diplôme est aujourd’hui sacralisé et les étudiants sont prêts à tout pour l’obtenir, malgré la peur et les risques de sanction. Aujourd’hui, l'étudiant vient consommer à la faculté comme il est consommateur en dehors. Beaucoup ont du mal à comprendre qu’ils travaillent pour produire de la réflexion afin de devenir apte à travailler pour une entreprise ou pour eux-mêmes. Ils viennent obtenir un diplôme et basta » commente Poney du Droit (1re influenceuse du droit sur Instagram), qui a coaché des milliers d’étudiants. Conclusion : la majorité des étudiants connaissent les risques, trouvent les sanctions dissuasives, ont peur des risques de sanctions mais près de la moitié d’entre eux avouent avoir quand même triché. Preuve que les sanctions sont trop peu appliquées pour que certains étudiants ne prennent pas le risque ! 14% sont dans l’ignorance 14% de personnes restent donc dans l’ignorance de l’étendue de la sanction. Ce qui ne manque pas de faire réagir ce chargé de TD : « on ne sensibilise pas assez les étudiants aux risques encourus. Et en réalité, c'est triste à dire, mais il ne se passe rien quand quelqu'un est pris en train de tricher ». Les étudiants en droit, coupables, en colère ? Plus d’1 étudiant sur 2 (53%) ne se sent pas vraiment ou pas du tout coupable de tricher. Ironie ou pas, 71% des étudiants ayant déclaré avoir triché pendant leurs études supérieures ne se sentent pas davantage coupables du fait d’être étudiant en droit ! Fait-on des études de droit pour notre sens de l’éthique et de la justice ? Probablement pas tout le monde... 32% se sentent “dégoûtés” quand ils voient les autres tricher, 31% sont indifférents. La triche met par ailleurs 1 étudiant (tricheurs ou non) sur 4 en colère. Les motivations poussant à la triche Évidemment, la Team Pamplemousse a voulu en savoir plus sur les raisons qui poussent les étudiants en droit à tricher. Voici leurs réponses (ils pouvaient choisir plusieurs raisons) : ▶️ 49 % : « J’avais peur de rater mon diplôme » ▶️ 46 % : « Je n’avais pas travaillé suffisamment » ▶️ 42 % : « Matière à fort coefficient » ▶️ 33 % : « Je ne voulais pas être en désavantage par rapport aux autres que je voyais tricher » ▶️ 19 % : « Matière à faible coefficient » ▶️ 3 % : « Conserver ma bourse » La peur de rater son diplôme Autant les étudiants n’ont pas peur de tricher mais près d’1 sur 2 avoue tricher par peur de rater son diplôme. Les raisons ? Probablement la faute à un taux de réussite faible, dès la première année couplée à une vraie appréhension de l’avenir, à une situation financière précaire (en tous cas pour certains), et à un système de notation trop subjectif et souvent jugé comme pas très juste. Des raisons financières Dans une étude publiée par l’UNEF, un étudiant vivant à Paris doit débourser en moyenne 1 156 euros chaque mois pour subvenir à ses besoins. Travailler à côté des études devient donc obligatoire. « Le sacrifice est tellement important que redoubler devient insupportable » commente Augustin. Un enseignement parfois lacunaire Un enseignant avance une autre hypothèse, l’accessibilité des études de droit. « Il existe un réel manque d'encadrement en faculté ce qui rend inaccessible un bon enseignement. J’entends des étudiants me dire que leur enseignant ne fait pas TD, ce qui laisse des étudiants mal préparés pour affronter les semi-partiels et les examens finaux ». Évidemment, tous les chargés de TD ne manquent pas à leur devoir (on en profite pour envoyer de l’amour à tous les enseignants de la Team Pamplemousse ❤️). Le discours de terreur des enseignants Une étudiante de Bordeaux avance une autre raison expliquant la peur de rater son diplôme, le discours de terreur de certains enseignants. « Vous n'aurez pas de master, vous n'y arriverez jamais, vous viendrez me parler quand vous aurez mon niveau… sont des phrases qu’on entend de certains profs mal lunés ou simplement méchants ». Peur qui génère chez les étudiants un véritable stress et une réelle souffrance mentale (79% affirmaient dans notre étude sur la santé mentale avoir subi une souffrance psychologique au cours de leurs études). Malheureusement, la peur et la pression sociale jouent un réel rôle dans la normalisation de cette déviance. Un système de notation injuste Le système de notation mis en place par l’Université est aussi un facteur déclenchant la peur de rater un diplôme. Là où en médecine, par exemple, les QCM sont notés par des machines, en droit, les grilles de notation ne sont pas montrées aux étudiants et beaucoup ne comprennent souvent pas comment telle ou telle note a pu être attribuée (à soi ou son camarade). « En quelque sorte, c’est comme si vous leur disiez que leur avenir était entre les mains du hasard. Ajoutez à cela une ambiance parfois délétère dans certaines facultés et vous avez un cocktail terrifiant pour certains étudiants ! » ajoute Augustin. Le manque de travail 46% de l’échantillon affirment avoir triché à cause du fait de ne pas avoir travaillé suffisamment. De fait du rythme assez soutenu des études de droit, de la mauvaise organisation, d’une mauvaise formation aux techniques de travail efficaces (tout le monde n’a pas eu l’opportunité de se procurer un bon livre de méthodologie de travail), beaucoup d’étudiants accumulent du retard. « À chaque semestre c’est la même chose, on veut bien faire et reprendre de bonnes habitudes de travail. Et au final, on est quand même en galère à quelques jours des examens » commente Sophia, étudiante en L3 Droit. « Manque de travail ou simplement peut-être une certaine paresse de la part de certains. On a parfois le sentiment que tout leur est dû et qu'on doit tout leur offrir sur un plateau. Mais beaucoup oublient qu’il n’y a pas de secret : on travaille pour avoir ce qu'on veut » ajoute un professeur d’une grande université francilienne. Malheureusement, et j’en suis intimement convaincu, la vie les rattrapera toujours. Mais bon, on n'est pas là pour donner des leçons de vie » termine t-il contristé. Pour ne pas être désavantagés 33% des étudiants ont répondu qu’ils avaient triché pour « ne pas être en désavantage par rapport aux autres qu’ils voyaient tricher. » C’est là l’un des effets pervers du système. S’il contamine des étudiants qui, de base, voulaient composer dans les règles, alors c’est qu’il y peut-être bel et bien un problème de fond. « Regardez à votre gauche, à votre droite. L’un d’entre vous trichera pour ne pas se sentir désavantagé par rapport aux autres qu’il verra tricher » pourra-t-on peut-être entendre sur les bancs de la fac à la rentrée prochaine ! Une institution indifférente et permissive Là aussi, cela est expliqué, en partie en tous cas, par la permissivité du corps professoral encadrant et de l’institution qui y sont parfois indifférents. C’est alors un cercle vicieux : pour ne pas être désavantagés, les étudiants préfèrent courir le risque (très relatif donc, au vu du nombre de sanctions) de tricher aussi. Pire, c’est parfois les enseignants eux-mêmes qui laissent faire et participent parfois (involontairement ?) au système. Une étudiante explique, « Oral de droit pénal des affaires, le prof avait fait deux listes de sujets, une avec des chiffres en face des sujets, l'autre avec des lettres. Le groupe du matin postait dans notre groupe de discussion les sujets avec le chiffre ou lettre correspondants. Sauf que la liste était restreinte et que le prof nous laissait passer dans l'ordre que l’on souhaitait. Résultat : on a tous ou presque choisi nos sujets et notre ordre de passage tout l'après-midi ». Des règles floues et non crédibles En soi, si l’on peut éventuellement faire sortir ce dernier exemple de l’assiette de la triche (on vous laisse juger), notons que l’institution n’arrive simplement pas à mettre en place un système fiable pour que les étudiants puissent composer de manière juste et équitable, sans privilégier certains ou léser d’autres. Les conséquences de la triche ➡️ Le constat est clair, la triche est massive et les étudiants en sont les premières victimes. Malheureusement, c’est en effet tout une génération de juristes arrivant sur le marché du travail qui risque d’avoir perdu en crédibilité (à condition que la triche ait augmenté avec le temps) et d’être moins forts d’un point de vue technique. Chiffre intéressant, plus de 6 étudiants sur 10 considèrent d’ailleurs que la triche dégrade la valeur du diplôme sur le marché du travail. « On fabrique des tricheurs et des générations de juristes moins forts » explique maître Samuel, avocate au barreau de Paris qui a bien voulu commenter cette étude pour nous. « Les étudiants sont-ils finalement coupables ou victimes du manque de moyens mis en place par les ministres qui se sont succédé à l'Enseignement ? » se demande-t-elle enfin. L'œuf ou la poule… Et notre avocate n’a pas tort, puisque 23% de ce panel d’étudiants considérant que la triche dévalorise leur diplôme avouent eux-même avoir triché ! Sur ce dernier point, dans les facultés dites “prestigieuses” comme Assas ou la Sorbonne et qui délivreraient des diplômes plus reconnus sur le marché du travail, ce chiffre monte à 77%. Les mesures à prendre pour enrayer le phénomène Face à ce constat, y a-t-il des mesures à prendre pour enrayer ce phénomène favorisant la triche ? Près de 60% des étudiants considèrent que les mesures prises par les facultés sont insuffisantes pour lutter contre la triche ! Parmi ces 60% de répondants, 87% estiment qu’il faut plus de personnel pour lutter contre la triche. Fait intéressant, ce sont ceux qui trichent qui sont les plus nombreux à déclarer que les mesures de lutte contre la triche sont insuffisantes (ils ne sont que 70% vs 87%). Un appel à l’aide ? Dans tous les cas, 40% environ estiment qu’il faut plus de sensibilisation sur la triche ; 39% déclarent que “plus de moyens technologiques” devraient être mis en place ; 30% pensent qu’on devrait être “plus sévère dans les sanctions”. Un manque de moyens et de sanctions efficaces ? Si les étudiants trichent autant malgré la connaissance des sanctions qu’ils trouvent dissuasives, c’est bien que personne n’a réellement peur d’être pris la main dans le sac. La preuve en est avec cet exemple retrouvé par la Team Pamplemousse sur un forum ouvert en ligne (les fautes ont été corrigées pour éviter de vous faire saigner des yeux 👀) : « Je viens de tricher à mon partiel de droit privé, et je me suis fait prendre le téléphone sur les genoux. Les surveillants ont rempli une feuille et on m'a dit que j'allais être convoquée. Je regrette tellement, j'ai du mal à dormir la nuit parce que je me dis que j'ai de grandes chances d'avoir fichu tout mon avenir en l'air par pure débilité. Je sais que je risque 5 ans sans possibilité de passer d'examens ». Puis quelques heures après, la même étudiante repentie ajoute : « Je me suis renseignée et apparemment, ils n'ont encore jamais attribué la sanction, j'espère ne pas être là première surtout que je suis en L1 ». Tout est dit, donc. Des surveillants trop peu nombreux et sensibilisés D’abord, en tous cas dans les universités (peut-être différemment du privé où les chiffres sont moindres, cf plus haut), les surveillants sont trop peu nombreux pour contrôler les tentatives de fraude. Quand le chat n’est pas (suffisamment) là, les souris dansent. Ou bien trop peu formés ou sensibilisés eux aussi. « Peut-être faudrait-il, pour encadrer ces pratiques, préciser quelles sont les règles » indique Camille, une enseignante en droit public. De quoi laisser pantois plus d’un pépin ! Quoi qu'il en soit les pépins, on ne peut que vous conseiller d'éviter la triche. Un travail efficace vous suffira ! 😉 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOITE À OUTILS (Flashcards Pamplemousse, Fiches de révisions, Livres de réussite). 💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.
- [Témoignage] Harcèlement : « Cet enseignant a ruiné mon année »
Actualités Harcèlement par email ou en plein TD, chantage à la correction, propositions répétées de rendez-vous, abus de position, banalisation des faits… Retrouvez le témoignage de Julie qui a subi des faits de harcèlement de la part de son chargé de TD et qui nous rapporte les conséquences de la situation sur son état de santé mentale. Sommaire 📚 Un harcèlement pendant les études de droit 👨🏫 Un chargé de TD qui use de sa position pour harceler ➡️ Les conséquences du harcèlement 🧐 Qu’est-ce que le harcèlement ? ⚖️ Le harcèlement en faculté de droit ✅ Comment se faire aider si tu es victime de harcèlement ? Le harcèlement, qu'il soit sexuel ou moral, est désormais de plus en plus fréquent au sein des établissements scolaires. Frédérique Vidal, anciennement ministre de l’Enseignement supérieur disait d'ailleurs « l’environnement social de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est malheureusement pas épargné par les phénomènes de violences sexistes et sexuelles ». Les titres qui ont parfois fait la une des journaux ne viennent que confirmer ce constat : « Un enseignant d’Assas viré après ses messages à des étudiantes », « un enseignant vacataire demandait des faveurs sexuelles en l'échange de bonnes notes », « soupçonné de viols et d’agressions sexuelles, un chargé de TD de l’Université de Tours mis en examen »... D'après un sondage réalisé par @Pamplemoussemagazine, 11% d'étudiants déclarent avoir déja été victime de harcèlement par un enseignant. 89% des répondants déclarent quant à eux, n'avoir jamais fait face à de tels faits. Sur le sujet sensible du harcèlement et des agressions sexuelles, la Team Pamplemousse a recueilli le témoignage de Julie (le prénom a été changé pour des raisons de sécurité), une étudiante s’étant retrouvée dans cette situation. Elle nous parle avec transparence de l'expérience vécue avec l’un de ses chargés de TD. Un cas de harcèlement pendant les études de droit « J’ai été victime de harcèlement durant mes années de licence » 📚 Bonjour Julie ! Peux-tu te présenter brièvement ? Bonjour Pamplemousse ! Je suis actuellement étudiante en Master 2 de Droit et j’ai pour but de devenir magistrate. Le sujet du harcèlement en fac a été rapporté pas mal de fois sur les réseaux (@Bordel de Droit par exemple). Selon toi, est-ce un sujet qui s’est réellement multiplié ou c’est simplement que les réseaux sociaux ont participé à la mise en lumière de faits de harcèlement de certains enseignants ? Il est très compliqué de le savoir vu qu’il n’y a pas de chiffres officiels. Ce qui est sûr, c’est que c’est un sujet très grave et qui semble malheureusement toucher de plus en plus d’étudiants de nos jours. Moi-même j’en ai malheureusement été victime durant mes années de licence. Comment se sont déroulés les premiers actes ? Lors de ma première séance de TD, rien ne laissait présager ce qu’il allait se passer. Toute la classe s’est retrouvée face à un chargé de TD assez jeune, souriant et très bienveillant. C’est d’ailleurs le premier chargé de TD qui a pris du temps pour nous parler des études de droit en général et qui a pris la peine de savoir comment nous nous sentions au sein de la faculté. « Une bonne nouvelle » non ? Oui, sauf que très rapidement, la bienveillance a dérivé à l’égard de quelques filles. Au départ, les échanges étaient assez cordiaux, ils avaient a priori l’air bienveillants et amicaux. Nous avions alors l’impression qu’enfin un chargé de TD s’intéressait à ses élèves en tant que personnes. Au sein de nos études de droit, nous connaissons tous le sentiment de supériorité qui imprègne certains chargés de TD. Et au vu de la différence d’âge assez faible entre lui et notre promotion, cela n’a pas été très choquant au début. 💡Le savais-tu ? Les chargés d’enseignements sont souvent des doctorants, c'est-à-dire qu’ils sont en cours de production d’une thèse, après un M2, afin d’obtenir un doctorat. Malgré une rétribution plutôt modeste, il est habituel que ces derniers viennent enseigner le droit en faculté. Pourtant les chargés de TD sont tenus d’avoir, on imagine, une certaine distance vis-à-vis de leurs étudiants ? Oui, bien sûr. Mais au début les sujets étaient principalement orientés sur des sujets de cours, ou des sujets relatifs à nos études ou nos orientations. Vers la 4ème séance de travaux dirigés, ce comportement a commencé à éveiller quelques soupçons. Plusieurs filles de mon groupe étaient visées, dont je faisais partie. Des élèves de notre groupe venaient alors nous voir en nous disant « il vous trouve trop belles, ça se voit dans son regard ». Ces élèves ne venaient pas le dire dans un but malsain, mais avec le recul, je me dis que j'aurai dû réaliser immédiatement la tournure que prenaient les évènements. Malheureusement, c’est assez difficile de se rendre compte de la chose sur le moment, et j’ai beaucoup de regrets à ce sujet. « Des sous-entendus sur mon physique à répétition » Jusque-là pourtant, rien d’illégal. Comment les faits de harcèlement se sont-ils concrétisés ? En fait, le reste s’est accéléré très vite. Il a commencé à faire des entretiens individuels pour parler de notre projet professionnel. Bizarrement, alors qu’il octroyait quelques minutes par élève, certaines filles et moi sommes restées près de 15 ou 20 minutes avec lui. La conversation est restée professionnelle mais elle a un peu bifurqué sur les photos de profil de nos réseaux sociaux. Il m’a dit que les directeurs de master risquaient de les regarder, chose avec laquelle je suis d’accord, mais qu’il y en aurait certainement qui me trouveraient très jolie dessus. Il faisait des sous-entendus à répétition que ce soit sur mon physique, ou sur ma vie sentimentale. Comment tu t’es sentie à ce moment-là ? Ces propos m’ont mise très mal à l’aise, ils ne doivent normalement pas venir d’un chargé de TD envers son élève ! Heureusement, j’ai réussi à m’échapper de l’entretien au bout de quelques longues minutes. Je suis ensuite rentrée dans la classe, et c’est là que j’ai compris que les regards sur moi avaient changé. J’avais l’impression que les autres élèves me prenaient clairement pour une fille en train de faire du rentre-dedans à son chargé de TD pour gratter des bonnes notes. Or, ce n’était pas du tout le cas. Cela a été pire quand les premières notes de devoir ont été rendues : j’avais eu 17. Les critiques des élèves à mon sujet étaient tellement vives que je remettais moi-même en question mes compétences. Je me disais presque qu’il m’avait mis cette note dans le seul but de me draguer. « Je recevais des dizaines d’emails par jour » Son comportement s’est encore plus accentué à ton égard ? Oui, c’était de pire en pire chaque semaine. Il me faisait des remarques en plein TD, ce qui attirait l’attention de toute la classe sur moi. Il m’envoyait également beaucoup beaucoup de mails, j’en recevais parfois des dizaines par jour, et ce quasiment tous les jours. Des emails à quel sujet ? Ses mails portaient toujours sur mes cours, mais ils étaient toujours accompagnés de sous-entendus et même de propositions de rendez-vous : restaurants, soirée sushis, boire un verre dans un bar… Il a même réussi à avoir mon numéro de téléphone. Je sais aussi qu’il a récupéré l’adresse de certaines filles et qu’il passait exprès devant chez elles. Il insistait auprès de moi pour savoir où j’habitais et instinctivement je donnais toujours des informations évasives. J’avais peur qu’il puisse se rendre jusqu’à chez moi. Ensuite, il s’est mis à stalker tous mes profils sur les réseaux sociaux. C’était presque quotidien. Et je sais aussi qu’il a enquêté sur moi auprès d’autres élèves dans la faculté pour essayer d’avoir des informations sur ma vie sentimentale, ou même mon quotidien en général. Je ne sais pas pourquoi, mais il me posait beaucoup de questions sur le métier de mes parents, ou sur mon train de vie : ce que j’aimais manger, boire, regarder à la télé, faire de mon temps libre… ❤️ Recommandé pour vous : Combien gagnent nos professeurs de droit ? Un chargé de TD qui use de sa position pour harceler 👨🏫 A-t-il déjà joué de sa position pour te faire du chantage ? Oui, le prof a profité de sa position pour me faire du chantage mais heureusement, je n’y ai pas cédé. Il m’a proposé plusieurs fois de sortir avec lui le soir, d’aller boire un verre ou de manger. Un jour, il m’a également clairement dit qu’il souhaitait se retrouver seul avec moi dans une salle de classe. Il m’a dit qu’il ne me mettrait pas de points de participation si je ne le rejoignais pas ! Je n’ai pas voulu y aller, et il est descendu dans la BU pour aller me chercher. Heureusement, je l’ai vu et je me suis cachée. Il est reparti et je suis rentrée chez moi. J’étais vraiment apeurée à l’idée qu’il puisse me voir et me suivre. Il a bien tenu parole et ne m’a pas rajouté de points de participation. J’avais une très bonne moyenne, cela ne m’a pas dérangé. Mais il a bien sûr rajouté des points à des filles qui avaient accepté de le voir en tête-à-tête. J’ai ressenti comme une sorte d’injustice. Ensuite, il a réitéré cette proposition quasiment toutes les semaines. C’était très dur moralement de devoir refuser à chaque fois, au vu de sa position hiérarchique. Il faisait également du chantage en utilisant les devoirs à rendre. Si je ne voulais pas faire ce qu’il voulait, c'est-à-dire le voir en tête à tête, il ferait en sorte de me ramasser mon devoir en dernier. C’est exactement ce qu’il s’est passé, alors que les autres élèves pouvaient rendre leur copie quand ils voulaient. Ah oui, là, ça va trop, clairement trop loin. Des étudiantes acceptaient donc de le voir, c'est bien cela ? Oui bien sûr, plusieurs mêmes. Chaque fille fait ce qu’elle souhaite, je ne veux pas juger. Mais je n’ose imaginer une petite L1 de tout juste 18 ans qui tomberait sur ce genre de chargé de TD. Elle n’a pas vraiment la maturité nécessaire pour se rendre compte de la situation et pourrait facilement tomber sous son emprise. Même moi je n’avais pas vu clair dans son jeu au début, et je m’y suis laissée prendre, même si j’ai limité les conséquences. Mais quelqu’un de moins réaliste pourrait être facilement amené à ruiner sa santé mentale… (Découvrez l'enquête sur la santé mentale des étudiants en droit). Les conséquences du harcèlement « Cette situation a littéralement ruiné mon année » ➡️ Mentalement cela a été dur pour toi ? Si oui, sur quels points ? Très dur. Je n’avais pas beaucoup d’amis à la faculté, donc j’ai été seule face à tout ce qu’il m’arrivait. Les quelques personnes à qui j’en ai parlé ne comprenaient pas l’ampleur. Mais cette situation a littéralement ruiné mon année. Tous les élèves me voyaient comme une fille facile, qui couchait avec son chargé de TD contre des notes. Lui-même avait fait des sous-entendus à des élèves pour leur dire que nous avions eu des rapports intimes. Je ne savais plus quoi faire, personne ne me croyait, j’allais en cours la boule au ventre. J’en venais presque à croire que je ne méritais plus mes bonnes notes et que j’avais une attitude aguicheuse comme il essayait de me le faire croire. Finalement, il y a presque deux dimensions au harcèlement : celui par le chargé de TD et celui par les autres ? C’est tout à fait vrai, et c’est ce qui m’a le plus choquée. J’avais déjà entendu des rumeurs sur des étudiants harcelés, filles ou garçons, par un chargé de TD, mais je ne pensais pas que ma vie sociale en subirait les conséquences aussi lourdement. Je me rappelle d’élèves qui me jugeaient, et je me rappelle surtout de leurs regards qui me faisaient baisser les yeux à chaque fois que je me déplaçais dans la faculté. De même, les personnes autour de moi au courant de la situation ne faisaient pas grand-chose pour m’aider et je me suis retrouvée très seule pendant cette année. J’avais presque l’impression que les gens banalisaient la situation, alors j’ai pris sur moi et je n’en ai plus reparlé. Je pense que mes proches n’avaient pas compris l’ampleur que prenait cette histoire. As-tu déposé plainte ou en as-tu parlé à la direction de ta faculté ? Non, je n’en ai parlé à personne. J’avais vraiment très peur qu’il aille ruiner ma réputation auprès de futurs directeurs de master ou même de chargés de TD ou professeurs qui m’avaient en cours. J’ai préféré ne rien dire et tout encaisser, mais ce n’est pas vraiment ce que je recommanderai à quelqu’un qui serait confronté à cette situation. « J’ai compris que ce n’était pas ma faute » A posteriori, quel est ton point de vue sur la situation ? Aujourd’hui j’ai compris que ce n’était pas de ma faute. Je sais que ma tenue vestimentaire ou mon attitude n’ont rien provoqué. Mais je m’en veux toujours de ne pas avoir compris son jeu dès le début et de lui avoir demandé beaucoup de conseils sur la préparation de mes TD… Peut être que si je m’étais contenté de venir en TD sans parler j'aurais pu éviter tout cela… Après, je me dis aussi qu’il a également fait subir cette situation à d’autres filles donc mes remords ne sont peut-être pas justifiés. En tout cas, j'encourage chaque personne dans cette situation à agir et surtout à se faire aider. Merci pour ton témoignage Julie, en espérant que nos lecteurs sauront faire face à ce type de situation de harcèlement. 💡Rappel sur la présomption d’innocence : toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie. Qu’est-ce que le harcèlement ? 🧐 Découvrez la définition exacte du harcèlement, dans sa dimension morale et sexuelle. Le harcèlement moral Le dictionnaire Larousse définit le harcèlement moral comme « des agissements malveillants et répétés à l’égard d’autrui, susceptibles notamment d’altérer sa santé physique ou mentale, de porter atteinte à ses droits ou à son avenir professionnel ». L’article 222-33-2-2 du Code pénal réprime le harcèlement moral d’une peine d’1 an d’emprisonnement, et d’une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros d’amende. Il précise toutefois qu’il faut caractériser une dégradation des conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale. Le harcèlement sexuel Ensuite, il définit le harcèlement sexuel comme « le fait d’imposer à quelqu'un, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle pouvant porter atteinte à sa dignité, ou encore le fait d’user sur quelqu'un, même à une seule occasion, de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir de lui un acte de nature sexuelle. » L’article 222-33 du Code pénal réprime le harcèlement sexuel de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende. Il prévoit également des circonstances aggravantes qui portent les peines à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende lorsque les faits sont commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions. Des définitions similaires sont données dans le Code pénal et dans le Code du travail. 💡 Le saviez-vous ? S'agissant d'un cas de harcèlement sexuel au travail, toute victime peut bénéficier d'une protection spécifique de la part de son employeur. Celui-ci a d'ailleurs l'obligation de prendre toutes les dispositions nécéssaires pour prévenir ce type de faits, notamment en terme de sensibilisation des salariés. Le harcèlement en faculté de droit ⚖️ Le harcèlement par un professeur ou un chargé de TD existe-t-il même au sein des facultés de droit ? Il suffit de taper « harcèlement par un chargé de TD » sur votre barre de recherche pour découvrir l’étendue du problème… Beaucoup de facultés sont concernées par le sujet. Parmi les faits les plus graves figurent notamment le cas d’un chargé de TD de l’Université d’Assas qui a été dénoncé par plus de 60 étudiantes. Le chargé de TD aurait eu une relation sexuelle avec plus d’une dizaine d’entre elles. Toutefois, il est facile de se rendre compte que plusieurs facultés sont concernées : Bordeaux, Lille, Fouillole, Tours… Et pourtant, bon nombre d’affaires ne sortent pas au grand jour. Pourquoi ces faits si fréquents ne sont-ils jamais évoqués ? Si les faits de harcèlement par un membre du corps professoral sont rarement rendus publics, c’est tout d’abord parce que les signalements des étudiants sont rares. La majorité préfère subir cette situation que de réagir. « Tout simplement parce que les étudiants en droit sont particulièrement attentifs à leur réputation au sein de leur milieu : tout débordement pourrait nuire à leur image et leur porter préjudice lors de la sélection en master, ou même à plus long terme à leur avenir professionnel », nous explique Julie. De plus, il faut avouer que le Droit est encore un milieu très conservateur et que l’information sur de tels faits est rare. Pourtant les problèmes de harcèlement ou même d’abus d’autorité commencent à être dévoilés au grand jour par les nouvelles générations qui ne se taisent plus et souhaitent faire changer les choses. Des comptes dédiés aux dénonciations de tels faits, notamment au sein des cabinets d’avocats (Balance ton cabinet d’avocats), ont même vu le jour sur les réseaux sociaux. Enfin, un des freins à la dénonciation des étudiants victimes de tels agissements est la lenteur de l'administration de la faculté. Certaines facultés ne mettent même aucune sanction en place, et les professeurs auteurs de tels actes ne se voient pas punis. « Ce qui m’a convaincu de ne pas parler, c’est que des faits s’étaient déjà présentés dans ma faculté et l’enseignant n’a eu aucune sanction, il a continué d’exercer », témoigne Valentine. L'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal déclarait elle-même « qu’il reste encore difficile d’oser parler de cela dans un cadre institutionnel. Qu’on le veuille ou non, être victime, c’est aussi craindre que l’institution ne réagisse pas, douter du fait que l’on sera entendu et parfois avoir peur que parler soit finalement pire que de ne pas parler. » Comment se rendre compte des comportements anormaux ? Les comportements déviants peuvent prendre plusieurs formes. Des remarques diverses, du compliment au propos blessant Ils peuvent tout d’abord prendre l’apparence de remarques personnelles lors des cours ou des travaux dirigés, comme des plaisanteries, des moqueries ou même des compliments assez osés sur la tenue vestimentaire ou l’apparence physique en général. Mais ces remarques peuvent également porter sur des traits de caractère. « Une chargée de TD m’avait pris dans le viseur à cause de ma couleur de peau : elle ne voulait jamais prononcer mon nom correctement et a exprimé son agacement envers les “noms imprononçables des noirs”. Pendant les 10 séances de TD, elle n’a pas daigné prononcer mon nom de famille. Elle disait, en me visant, que la faculté de Droit ne pouvait accueillir que des blancs catholiques », témoigne Moussa. Il faut bien comprendre que les faits constitutifs de harcèlement peuvent être des compliments poussés pouvant s’apparenter à de la séduction mais également par des propos blessants voire même diffamatoires. De plus, les propos peuvent être de nature diverse : raciste, sexiste, sexuelle, dégradante, diffamatoire… C’est là toute la particularité du harcèlement qui le rend difficilement identifiable : sa diversité. Des propositions suggestives Plus poussés, les comportements peuvent s’apparenter à des propositions plus suggestives : telles que des invitations à sortir ou des incitations à consentir à un tête-à-tête, voire même des messages répétés sur les réseaux sociaux ou des atteintes à la vie privée de certains étudiants. « Un chargé de TD avait trouvé mon adresse grâce à mon CV. Il venait régulièrement devant ma résidence et je n’osais plus sortir de chez moi. Il voulait à tout prix me raccompagner chez moi après chaque TD puisqu’il n’habitait pas loin et forcer pour que je l’invite à entrer chez moi », témoigne Mélanie. Des propos sexuellement orientés Les propos tenus peuvent être également qualifiés de sexuels : démontrant une envie de nature sexuelle chez l’auteur des faits. Ainsi, des étudiantes se sont vu proposer des relations sexuelles par une personne ayant une forme d’autorité sur elles. « Il m’a proposé d’avoir des rapports intimes avec lui en échange de bonnes notes. J’avais très peur qu’il me mette des mauvaises notes parce que je refusais et de voir mes chances d’avoir un master être réduites à néant », témoigne Valentine. Ce témoignage illustre un autre aspect que peut prendre le harcèlement sexuel : une sorte de chantage malsain contre lequel le professeur essaie d’obtenir des faveurs sexuelles en se servant de son pouvoir d’autorité sur l’étudiant. C’est peut-être l’une des raisons majeures qui poussent les étudiants à consentir aux avances de leur chargé de TD ou de leur professeur : le pouvoir des notes. Les études de droit étant connues comme étant des études difficiles, la tentation est forte de vouloir voir ses notes augmenter facilement. Ainsi, la peur de se voir sanctionner pour un refus en master, alors que les étudiants travaillent tous les jours pour essayer de maintenir leurs notes au-dessus de la moyenne, peut les pousser à accepter des actes de nature sexuelle avec leur enseignant. Comment se faire aider si tu es victime de harcèlement ? ✅Il existe plusieurs recours juridiques mis à la disposition des victimes d'harcèlement mais également plusieurs cellules d'écoutes au sein des établissements et associations. Les cellules d’écoute au sein de ta faculté Au fur et à mesure des années, chaque université a mis en place des cellules d’écoute spécialisées afin de lutter contre le harcèlement sévissant au sein de leur établissement. Par exemple, l’Université de Limoges a ouvert un dispositif d’accueil et d’accompagnement des victimes de harcèlement sexuel et sexiste. L’Université de Strasbourg, d’Angers, de Lille, de Saint-Étienne, de Tours possèdent également des cellules d’écoute similaires. Bon nombre de facultés ont mis en place de telles cellules, et à défaut, il reste toujours le service de santé université du CROUS que tu peux joindre si tu as besoin d’un rendez-vous avec une infirmière, voire même un médecin ou un psychologue. 💡Le saviez-vous ? En mars 2018, Frédérique Vidal et Marlène Schiappa ont inauguré la nouvelle cellule d’accueil et d’écoute destinée à lutter contre les violences sexistes et sexuelles, mise en place par l’Université Paris Dauphine. CLASCHES : Le Collectif de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur Ce collectif est né sur l’initiative de doctorants et doctorantes en sciences sociales en 2002, et dont le but est de sensibiliser et prévenir les faits de harcèlement dans le milieu universitaire. Ce collectif n’est pas une cellule d’accompagnement psychologique des victimes mais il permet d’orienter les victimes vers les structures d’accueil les plus appropriées pour les aider. Les associations d’aide aux victimes L’association France victime regroupe des associations d’aide aux victimes, et gère également un numéro d’aide aux victimes ouvert 7 jours sur 7 de 9 heures à 19 heures. SOS Racisme est une association œuvrant spécifiquement contre les violences racistes quelles qu’elles soient. Ils proposent également une écoute téléphonique, les mardi, jeudi et vendredi de 10h30 à 13h. Quelles sortes de recours peuvent être intentés ? Plusieurs procédures peuvent être intentées contre l’auteur de harcèlement, si tu ressens le besoin de faire condamner ces agissements. Il y a deux degrés de procédure, tu peux librement opter pour les deux ou te limiter à la procédure disciplinaire. La procédure disciplinaire : Il convient de dénoncer les faits auprès de ta faculté, et donc en informant le Doyen ou la Doyenne. Cela te permettra de faire reconnaître ta situation auprès de l’Université qui peut prendre des mesures. Ainsi, la faculté pourra prendre des sanctions disciplinaires en décidant de suspendre l’enseignant, voire même de le renvoyer. La procédure pénale : Tu pourras également engager une procédure pénale si tu souhaites que la situation passe entre les mains de la justice. Attention toutefois, ta plainte pourra malheureusement être classée sans suite, et cette procédure peut également prendre du temps. Dans tous les cas, nous te conseillons de faire en sorte de recueillir le maximum de preuves. Par exemple, tu pourras fournir des captures d’écrans d’emails ou de messages. Si les faits se sont passés dans un lieu public, il peut être très utile de faire témoigner d’autres étudiants pour qu’ils attestent de la véracité des faits. Même si la dénonciation de tels faits est une décision difficile à prendre, il faut informer au maximum sur ce qu’il se passe dans nos salles de cours pour éviter que ces situations ne deviennent trop fréquentes et qu’elles touchent d’autres étudiants. Ta voix pourrait peut-être libérer certains de tes camarades. PS : si tu ressens le besoin de parler de ta situation, tu peux toujours nous envoyer un mail pour échanger avec un membre de la team. ❤️ 🧰 Parce que votre réussite nous tient à cœur, augmentez vos chances de valider votre année en découvrant toutes les ressources de la BOÎTE À OUTILS (Flashcards Pamplemousse, Fiches de révisions, Livres de réussite). 💖 Recevez aussi des good vibes, des conseils confidentiels et réductions exclusives en recevant la NEWSLETTER DU BONHEUR.