Camille a tenté le CRFPA et l’a échoué à cause d’un 6,5/20 au Grand oral et d’un sujet sur l’usage des armes par les forces de l’ordre qui ne l’a pas du tout inspirée. Elle nous livre sans détours un témoignage où elle revient sur ses erreurs et comment elle a vécu cette période difficile des révisions et de l’examen.🤯
Sommaire
La préparation du Grand’O
🗣 Bonjour Camille, si tu pouvais revenir en arrière, que changerais-tu à ta préparation du Grand Oral ?
Bonjour Pamplemousse. J’essayerais de canaliser davantage mon stress. Lorsque l’on prépare cet oral, on ne pense qu’à cela à longueur de journée. J’aurais voulu avoir une optique et un état d’esprit plus positif. J’avais trop peur de l’échec et ne suis pas allée au Grand’O comme une gagnante.
Je me serais également plus entraînée à cette épreuve. C’est sans doute l’une des clés de la réussite.
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Ah l'entraînement… Penses-tu avoir commis une ou plusieurs autres erreurs lors de ta préparation ?
Je n’ai pas assez pris le temps de me reposer. J’entends par là, faire de réelles pauses, m’aérer l’esprit en faisant du sport ou en passant du temps avec mes proches et amis.
Peut-être que ma préparation au Grand’O a été entamée trop tardivement. J’ai commencé celle-ci une semaine après les écrits du CRFPA et sérieusement au mois d’octobre.
Pour réviser, j’ai besoin de faire des fiches et de les relire sans cesse. Or cette épreuve demande une toute autre méthodologie. Il ne faut pas seulement connaître les grands droits et libertés mais également savoir les définir, les rattacher à des décisions jurisprudentielles, textes internationaux ainsi qu’à l’actualité.
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On est d’accord. Have a break ! Et quel est le meilleur conseil que tu puisses donner à une personne préparant le Grand’O cette année ?
Entrainez-vous en groupe, soyez soudés. N’hésitez pas à vous poser des questions notamment si vous avez opté pour des spécialités différentes, c’est encore mieux ! Cela vous permettra d’avoir de réels échanges d’informations, des débats et le point de vue de chacun.
J’ai travaillé à distance avec des amis qui préparaient le CRFPA à Montpellier, Toulouse et Dijon (petite pensée à elles qui ont réussi). On s’échangeait nos plans, nos idées et l’on se posait des questions (beaucoup de questions !).
J’ajouterais aussi que quoi qu’il arrive lors des épreuves écrites, essayez de vous mettre en tête que vous avez réussi celles-ci. Concentrez-vous sur le Grand’O et ne ressassez pas le passé.
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Le Grand’O, Jour J
📅 Bon, tout le monde se pose la question… Alors on te la pose : comment étais-tu habillée ?
Grand oral rime avec sobriété tant dans l’attitude que dans la tenue vestimentaire. Toutefois il ne faut pas cacher sa personnalité. J’ai opté pour un chemisier aux couleurs pâles ainsi qu’un pantalon tailleur pat d’eph.
Et bien sûr, on a souvent besoin des conseils de sa maman qui était là aussi bien pour le choix de ma tenue que pour le repassage !
En arrivant au Grand’O, te sentais-tu suffisamment préparée ?
En toute sincérité, on n’est jamais suffisamment préparé à ce genre d’épreuve.
D’un côté je l’étais, j’avais revu en boucle les grandes libertés. J’étais au taquet sur les actualités les plus récentes. Mais d’un autre, il y a toujours cette part d’aléa (composition du jury, spécialités des membres du jury, actualités, sujet etc.).
As-tu été stressée de passer cet oral ?
Oh que oui ! Je suis de nature très stressée et ai tendance à transmettre mon stress aux autres. Je suis passée la dernière d’une dizaine d’admissibles soit un vendredi à 16h30…
Ouch, ça pique ! Comment as-tu surmonté ce stress le jour J ?
Mon copain, qui a vécu toute ma préparation jusqu’au jour J, m’a accompagnée et cela m’a beaucoup aidée (Spéciale dédicace à Val, merci à lui ❤️)
On nous a parlé d’une technique… celle d’imaginer le jury sur les toilettes pour dédramatiser l’oral. Tu l’as tentée ?
J’ai essayé.
Mais non ?
Pendant la préparation de l’oral il faut se mettre en tête que les membres du jury sont comme toi… et qu’ils vont donc aux toilettes comme toi !
Mais rien n’y fait, le jour J, lorsque tu te retrouves face à eux, tu es paralysée par la peur.
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Quel était ton sujet ? Combien as-tu eu ?
Mon sujet était « l’usage des armes par les forces de l’ordre ». J’ai eu 6,5.
Que t’es du dit en découvrant le sujet ?
“Et merde !”
Pendant 10 minutes je n’arrivais plus à réfléchir, j’étais tétanisée. J’ai eu envie de quitter la salle et suis passée par toutes les émotions possibles et imaginables.
Je suis ensuite revenue à la raison et me suis lancée dans la rédaction de mon exposé. J’ai réfléchi aux notions afférentes au sujet, feuilleté plusieurs codes et ai cherché de la jurisprudence ainsi que des faits d’actualités.
6,5, c’est pas ouf… Si tu pouvais revenir en arrière, que changerais-tu à ta prestation lors du Grand’O ?
J’aimerais dire tout d’abord que la remise en question personnelle est importante après avoir essuyé un échec. Il y a toutefois une grande part d’aléas et de circonstances extérieures qui jouent le jour-J.
Sur la forme de ma prestation, je ne changerais rien. J’étais au point sur la manière dont il fallait saluer le jury, la manière dont il fallait répondre aux questions (partir d’une définition et rattachement à un DLF).
Et sur le fond ?
Sur le fond, le sujet ne me plaisait pas et n’était pas en adéquation avec mon cursus universitaire. Je travaillerai donc davantage les matières que j’appréhende telles que le droit pénal ou le droit administratif.
Le jury a tenté de te piéger ?
Lors de mon entretien, j’ai été bombardée de questions. Je ne dirais pas que le jury a tenté de me piéger mais que les questions étaient très pointues et que les réponses attendues devaient être précises. A titre d’exemple, on m’a posée la question suivante « quelles sont les différentes catégories d’armes ? ».
Il faut essayer de séduire le jury. On juge notre capacité à raisonner dans une situation de stress.
Rassurez-vous, le jury a conscience que l’on ne puisse pas répondre à tout, même eux n’ont parfois pas réponse à tout.
Est-ce qu’au contraire, le jury a été bienveillant avec toi ?
Cette question est délicate et rejoint la précédente. Il n’y a pas de bienveillance ou de malveillance.
Cet oral, c’est un peu comme une pièce de théâtre.
On cherche à savoir si j’ai la capacité à pouvoir répondre, argumenter tout en étant dans un état de stress.
Pensais-tu avoir raté en sortant du Grand’O ?
Oui, je le savais. Dès la fin de mon exposé, le président du jury a fait une remarque sur mon plan et relevé que je n’avais parlé que du droit à la vie.
Je suis sortie 15 minutes avant la fin du temps imparti.
Qu’est-ce qui, selon toi, t’a fait perdre des points ?
Le sujet, la restriction de mon plan au volet du droit à la vie, l’aspect pénal ainsi que le manque de précision des réponses aux questions que l’on m’a posées.
En sortant du Grand’O, quelle est la première chose que tu as faite ?
J’ai croisé le regard d’une étudiante qui était passée sur le même sujet et qui était en pleurs. J’ai l’ai prise dans mes bras.
J’ai ensuite quitté l’appartement qui me rappelait mes longs programmes de révisions, mes moments de doute, de peur et d’angoisses. Je suis retournée dans la maison familiale en campagne.
Vas-tu passer à nouveau le Grand’O ? Si oui, que ferais-tu différemment ?
Faudrait-il encore que je réussisse à nouveau les écrits haha !
J’ai très rapidement compris que ce n’était pas pour cette année. Je n’étais donc absolument pas dans l’attente des résultats.
Je ne vais pas vous mentir, pendant plusieurs jours, semaines, on ressasse notre oral dans notre tête.
Il faut rebondir et simplement essayer de se dire que ce n’était pas la bonne année. Je vais appréhender les choses différemment et surtout plus sereinement.
Cette épreuve doit être anticipée c’est-à-dire comprise en amont. Il s’agit d’une épreuve particulière et nouvelle dans notre cursus universitaire. Il faut donc se poser à mon avis les bonnes questions : « pourquoi suis-je là ? », « pourquoi vouloir passer le Grand’O ? », « pourquoi veux je devenir avocat ? ».
Une fois que l’on a trouvé ces réponses, on comprend mieux pourquoi on se retrouve devant le jury tel jour, telle heure pour défendre notre sujet.
Pour réussir le jour-j, quel est le meilleur conseil que tu puisses donner à une personne passant le Grand’O cette année ?
Ayez confiance en vous ! La première impression est souvent la bonne.
Pendant l’heure de préparation, il faudra tout donner, ne pas se poser de question, foncer et se faire confiance !
La confiance, c’est le mot d’ordre de ce Grand’O.
Rédiger son introduction ainsi que ses chapôs permettra de vous mettre en confiance et ne pas vous perdre dans vos notes.
Merci pour ces conseils. Jouons au devin. Quels sujets tomberont au Grand’O 2020 ?
Sans doute le Covid-19 et la liberté d’aller et venir ainsi que le terrorisme avec les procès des attentats de 2015 (rapatriement des djihadistes, femmes et enfants) qui débutent en septembre.
Des sujets plus classiques tels que la liberté d’expression, l’égalité homme/femme, le droit à l’enfant ou encore le droit à mourir.
Ah au fait, tu lis Pamplemousse ?
Oui ! J’adore le côté jeun’s, fun et accessible à tous grâce à une vulgarisation du droit.
La catégorie conseils est géniale même si maintenant elle me concerne moins. J’aurais aimé avoir de tels conseils lorsque j’étais perdue concernant mon avenir après le lycée.
J’ai d’ailleurs répondu à la grande enquête sur le CRFPA. Elle est très bien faite.
Pamplemousse est un magazine que l’on a envie de lire !
Antoine Karr
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