Se lancer dans la rédaction d’une thèse de droit n’est pas chose facile. La thèse est soumise à un formalisme rédactionnel spécifique et à une méthodologie précise. Il y a aussi certaines règles à respecter si vous ne voulez pas vous retrouver épuisé à la fin de sa rédaction. Voici 12 conseils pour se lancer dans la rédaction d’une thèse. 🖊️
Sommaire :
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres. Mais une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. » Henri Pointcarré
Conseil 1. Garder en tête l'intérêt d'une thèse en droit
🏁 Tout d’abord, il faut garder en tête l’intérêt de la thèse que vous allez rédiger, cela vous permettra de ne pas rédiger une thèse à côté de la plaque.
Il y a deux aspects à garder à l’esprit : l’objectif d’une thèse et votre objectif personnel.
L’objectif d’une thèse : apporter un regard nouveau sur une question d’ordre juridique.
Votre objectif : ne l’oubliez pas et projetez-vous, voyez-vous arriver au bout de toutes ces étapes, gravir les marches pour arriver au jour de la soutenance de thèse, accompagné d’un manuscrit bien ficelé.
Conseil 2. Rechercher de manière structurée
🔎 Vos recherches doivent être effectuées de manière structurée.
Rédiger une thèse ne consiste pas à aligner des phrases, agrémentées de notes de bas de page. C’est un processus lent et complexe, qui commence bien avant la rédaction à proprement parler. C’est la raison pour laquelle il faut bien structurer vos recherches.
Classez vos recherches par thématique dans des dossiers et sous-dossiers
Notez bien les références en en-tête de document pour ne pas avoir à rechercher ces éléments plus tard (y compris la pagination !). Mettez des mots-clés au début de chaque prise de notes pour apporter davantage de praticité.
Mettez à jour votre bibliographie systématiquement
Dès que vous débutez une lecture, ajoutez-là à votre trame bibliographique. Cela vous évitera de lire plusieurs fois la même chose, et vous prenez de l’avance pour la mise en forme de la bibliographie qui sera en partie réalisée.
Pensez à bien la classer (ouvrages, thèses, articles, etc.) et à l’uniformiser.
Vous pouvez envisager deux documents distincts :
bibliographie des textes lus ;
bibliographie des textes non lus, qui n’auront plus qu’à être basculés dans la première lorsque vous aurez eu l’occasion d’en prendre connaissance.
Pour les recherches, n’oubliez pas de définir
Dans un premier temps, définissez tous les termes dont est composé votre sujet : dictionnaires juridiques et dictionnaire de français !
Ensuite, potassez vos codes pour étudier la législation et la jurisprudence qui s’y réfèrent, puis creusez.
Recentrez vos recherches sur les thématiques étroitement liées à votre sujet.
Allez voir en profondeur ce qu’en dit :
la doctrine ;
la jurisprudence ;
le législateur.
En effet, pour pouvoir se lancer dans la rédaction, bien maîtriser, comprendre et connaître son sujet — ses qualités et ses défauts — sont indispensables. Après le coup de foudre vient la routine, il y aura des périodes de creux, une sensation d’avoir fait le tour.
Revenez-en toujours aux bases et questionnez votre sujet au regard de vos recherches : quelle question suscite-t-il au regard du droit ? Quelle analyse — nouvelle — pouvez-vous en faire ?
N’oubliez pas que vous n’êtes pas (totalement) seul. N’hésitez pas à solliciter votre directeur qui saura davantage vous conseiller sur la méthode et la marche à suivre.
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Conseil 3. Problématiser le sujet de sa thèse
🔧 Il est également primordial de problématiser le sujet.
La thèse correspond à une démonstration de qualité, ce n’est pas la quantité qui importe. Vous devrez défendre une idée nouvelle, pour pouvoir défendre une idée, il faut déjà poser le problème.
À vous d’envisager un angle d’approche clair, auquel vous pourrez répondre en deux temps (ou trois, cela dépend des directeurs de thèse) à travers votre plan. La clarté de la problématique conditionne la suite de l’exercice. Sachez donc exprimer en quelques termes clairs quel est le problème posé par votre sujet.
Conseil 4. Structurer la réponse de votre thèse
📦 Avant de vous lancer dans la rédaction de votre thèse, vous devez également structurer la réponse.
Structurer la réponse vous aidera à savoir comment orienter votre rédaction. Quel angle d’approche allez-vous suivre pour apporter une réponse à l’interrogation posée ?
On ne parle pas de « plan » définitif à ce stade (bien qu’il se puisse que votre directeur de thèse en exige un. N’oubliez pas de toujours vous référer à lui), mais d’une structure de vos idées. L’objectif est de savoir où vous souhaitez aller pour pouvoir commencer à écrire.
C’est un « plan de recherches », qui permettra d’appuyer la réponse à votre problématique. Ce sont les prémisses de ce que sera votre plan de thèse.
Pour vous aider à comprendre comment problématiser et structurer la réponse (étapes 3 et 4), le mieux est d’aller lire des thèses juridiques publiées (vous pourrez en trouver en bibliothèque, mais aussi en ligne sur « HAL » et « THESES.FR »).
Lisez-en plusieurs en rapport avec votre sujet ; puis d’autres, éloignés, dont vous ne lirez que les plans et introductions. Cela vous aidera également à comprendre les attentes niveau mise en page.
Conseil 5. Mettre en page sa thèse
📄 Vous devez également savoir comment mettre en page votre thèse afin de bien la rédiger.
La mise en page d’une thèse de droit répond à certains standards. Encore une fois, personne mieux que votre directeur de thèse ne pourra vous orienter. Sollicitez-le rapidement afin de mettre en page la structure générale de votre manuscrit.
Conseil 6. Se lancer minutieusement dans la rédaction
🖋 Une fois que vous avez suivi tous nos conseils précédents, il est temps de se lancer minutieusement dans la rédaction.
MAIS ATTENTION : avant de vous lancer, il vous faut l’aval de votre directeur de thèse. C’est lui qui vous donnera le feu vert lorsque vous serez prêt, lorsque vous maîtriserez suffisamment vos idées pour pouvoir les mettre sur papier.
Avant toute chose, gardez votre jury à l’esprit
L’aboutissement de ces années de travaux sera votre soutenance de thèse. Vos lecteurs les plus importants sont les membres de votre jury. Pensez à eux lorsque vous rédigez. Il faudra leur proposer : une structure claire et facile à suivre ; des idées originales ; un raisonnement solide et rigoureux ; ainsi que des références pertinentes et adéquates.
L’introduction : au début ou à la fin ?
Évidemment, elle va évoluer au gré de vos écrits. Ayez la structure globale de l’introduction, les grandes idées, et agrémentez-les régulièrement à l’aide de tirets. D’autres vous conseilleront de la rédiger dès le début, et de l’améliorer au fur et à mesure. De cette manière, vous éviterez de la bâcler et de rédiger une « intro-clusion » à la fin de la thèse, lorsque votre seule envie est d’en finir avec cette relation.
Quoi qu’il en soit, votre introduction devra, dans tous les cas — rédigée complètement ou sous forme de tirets — être alimentée régulièrement pour ne rien oublier.
Lisez des thèses juridiques publiées
Cela vous aidera à comprendre la composition et la structure d’une introduction. L’objectif d’une introduction est d’amener le lecteur à découvrir le sujet, et les raisons qui ont mené le doctorant à étudier cette thématique. Il faudra :
définir les différents concepts et notions qui le composent ;
écarter les aspects qui ne seront pas étudiés en justifiant ;
et poser la problématique.
Rédigez le corps de la thèse
Le mieux restera de rédiger dans l’ordre du plan en gardant à l’esprit que les chapitres ne sont pas définitifs, l’ensemble va évoluer au cours de la rédaction et leur place pourra changer.
Pensez à toujours utiliser les termes les plus appropriés — mais sans ambiguïtés — pour démontrer votre rigueur, tout en étant suffisamment clair. Une écriture simple et fluide serait préférable, mais encore une fois, référez-vous à votre directeur de thèse ; mais n’oubliez pas que votre objectif est d’être compris.
Une idée par phrase et un thème par paragraphe vous aideront à atteindre un degré suffisant d’intelligibilité.
Réalisez les notes de bas de page au fur et à mesure
Cela vous évitera de vous y perdre à la fin.
Par ailleurs, ne citez que des sources que vous avez eues entre les mains et étudiées.
On ne cite pas de source de « seconde main ». En effet, en citant un « auteur cité par », vous risquez un contresens, car l’interprétation des uns et des autres diffère. Si l’idée de « l’auteur cité par » vous intéresse, alors procurez-vous la source et étudiez-là.
Dans le même esprit, n’oubliez pas de bien citer le numéro des arrêts et décisions cités.
Conseil 7. Ne pas plagier dans sa thèse
👯 Un conseil : ne plagiez pas ! En aucun cas.
S’approprier les idées des autres sans les citer n’apportera rien à votre travail. Vous manquerez de clarté, car vous ne maîtrisez pas l’idée ; et vous serez passible d’une sanction.
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Conseil 8. Sauvegarder quotidiennement sa thèse
💾 Un autre conseil d’ami pour réussir votre thèse est de la sauvegarder quotidiennement.
Très peu de précisions s’imposent : perdre un travail d’une telle envergure serait cataclysmique. Il est donc impératif de réaliser des sauvegardes régulières de vos travaux.
Disque(s) dur(s), clé(s) USB, emails, clouds : tous ces outils doivent être utilisés indépendamment pour avoir une trace de votre avancement quelque part.
Cette sauvegarde devra être très régulière : dès que vous avancez, vous enregistrez.
Conseil 9. Se discipliner et s'imposer de la régularité
⏰ Pour éviter de perdre le fil, rédigez régulièrement : chaque jour.
C’est avec des petits pas que l’ont fait de grandes choses. Fixez-vous des plages horaires quotidiennes exclusivement destinées au travail d’écriture. Cette discipline passera par une organisation millimétrée. Planifiez en veillant à trouver un équilibre entre rédaction et repos.
Conseil 10. Souffler lors de la conception de sa thèse
💆 Pour être efficace, il faut savoir couper.
C’est à ce moment-là que vous rédigerez le mieux, paradoxalement… C’est la raison pour laquelle il faut que vous ayez constamment, avec vous, de quoi prendre des notes ou enregistrer vos idées (les smartphones sont nos meilleurs amis !).
Lorsque vous serez au repos, les idées surgiront plus facilement que lorsque vous avez la tête dans vos travaux. Pensez-y !
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Conseil 11. Ne pas se lamenter durant sa thèse
💪 Afin de bien se lancer dans sa thèse, il est important de ne pas se lamenter.
Il y aura des jours avec, et des jours sans. La productivité ne sera pas toujours de mise. Inutile de vous acharner. Il faut savoir écouter ses besoins. Vous n’arrivez pas à produire des lignes qui tiennent la route ? Relisez vos notes, du contenu doctrinal, revenez-en aux bases et aux définitions. Bref, faites autre chose et reprenez la rédaction ensuite.
L’essentiel sera de ne pas lâcher.
Il y aura certainement des moments de découragement, c’est normal, la thèse est un travail chronophage.
Fixez-vous des objectifs d’avancement avec la méthode SMART : dans x mois j’ai rédigé x chapitres et je les soumets à mon directeur.
Découvrez comment profiter pleinement de la méthode SMART dans “Comment hacker sa L2 Droit ?”
Conseil 12. Tester les idées de sa thèse sur un non-juriste
🗣 Pour terminer : testez vos idées sur un non-juriste pour voir si votre thèse a un sens et si vous maitrisez le sujet.
Si vous êtes en capacité de « vulgariser » la thèse, alors vous maîtrisez votre sujet. Il faut que vous puissiez résumer l’apport de votre réflexion en deux ou trois phrases. Vous saurez si vous êtes prêt à la présenter devant un jury.
Et avant tout : éclatez-vous !
Vous l’aurez compris, avant de rédiger une thèse, il y a certains éléments à respecter.
Vous devez garder en tête l’intérêt de votre thèse, effectuer des recherches structurées, problématiser le sujet, structurer la réponse. Puis vous devez effectuer une mise en page, se lancer minutieusement dans la rédaction et surtout ne pas plagier.
Afin de ne pas perdre votre travail, vous devez sauvegarder quotidiennement mais aussi vous discipliner et vous imposer de la régularité, ne pas vous lamenter, tout celà en soufflant.
Et pour terminer, il est souhaitable que vous testiez vos idées sur un non-juriste.
Sofia Hedjem
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